Des drames à répétition. Cours d’eaux en furie, voitures renversées, habitations ravagées... En moins de dix jours, douze personnes - dont trois secouristes - ont trouvé la mort dans les intempéries en série qui ont frappé le Sud-est de la France.
Des inondations qui, au même titre que d’autres phénomènes exceptionnels liés à la météo, comme les cyclones, les incendies ou encore les avalanches, montrent à quel point le climat est aussi bouleversé que préoccupant, actuellement. L’inquiétude monte, tant chez les habitants que pour les autorités, alors que la situation ne semble pas près de s’améliorer.
Le réchauffement pointé du doigt
La litanie des catastrophes naturelles ayant touché notre pays ces dernières années a de quoi faire frémir. Parmi les catastrophes les plus récentes, on peut notamment citer les graves inondations d’octobre 2018 dans l'Aude, qui avaient fait 14 morts et 75 blessés, ou ou encore les ravages de la tempête Amélie, qui a balayé la côte atlantique en octobre.
Les antilles françaises quant à elles, payent régulièrement un lourd tribut. L'ouragan Irma - le plus puissant jamais enregistré depuis 1980 dans l’Atlantique nord - a ainsi dévasté les îles de Saint-Martin et Saint-Barthélemy en septembre 2017. Plus surprenant, les Franciliens eux-mêmes ne sont pas plus en sécurité.
En effet, les inondations sont considérées en Ile-de-France comme le risque naturel majeur le plus important. Près de 5 millions d’habitants pourraient ainsi être affectés par un phénomène d’ampleur, selon les estimations de la préfecture. En cause ? Les effets du changement climatique qui «augmente soit l’intensité, soit la fréquence de ces événements», précise Gilles Ramstein, directeur de recherche au Laboratoire des Sciences du Climat et de l’Environnement.
Quand la température de l'atmosphère augmente d'un degré, l'humidité augmente de 7 % et les épisodes de pluies diluviennes deviennent plus fréquents. Et cela ne devrait pas aller en s’améliorant. «Les zones arides deviendront plus arides et les zones déjà vulnérables à des précipitation intenses deviendront plus vulnérables. A l’avenir, on s’attend à une augmentation des événements extrêmes», alerte le chercheur. Autour de la Méditerranée, l’intensité des pluies pourrait ainsi augmenter de 10 % d’ici à la fin du siècle.
Un chantier casse-tête
Dans ce cas, pourquoi ne pas prendre des mesures draconiennes tout de suite, en interdisant d’accès les zones à risque ? Pas si simple, car le relogement massif des personnes serait un chantier pharaonique, et très coûteux.
Selon l’Insee, un million de personnes habitent actuellement en zone inondable et le coût d’une telle opération se chiffrerait donc en milliards d’euros. Une somme que les autorités locales ou nationales ne peuvent pas mobiliser pour le moment.
En outre, «dans certaines zones qui risquent déjà d’être inondées, on continue à bétonner», regrette le spécialiste Patrick Coulombel, cofondateur d’Architecte de l’urgence. Résultat : alors qu’il faudrait agir en urgence, on prend le risque de renforcer les problématiques, voire d’en créer de nouvelles.