La mesure va faire grincer des dents, et donner un argument supplémentaire à ceux qui dénoncent les avantages dont jouissent les députés. Leur dotation d'hébergement, qui permet de rembourser leurs dépenses de location à Paris, va être augmentée de 900 à 1.200 euros mensuels au 1er novembre.
Le bureau de l'Assemblée, plus haute instance collégiale, a acté mercredi dernier cette hausse, «pour tenir compte du niveau élevé des loyers parisiens», indique un rapport des questeurs, trois députés (deux LREM, un LR) chargés de la gestion de l'Assemblée, qui a été validé.
Sur 577 députés, quelque 240 disposent d'une possibilité de couchage dans leur bureau. Par ailleurs, 51 chambres sont disponibles dans une résidence. Pour ceux qui restent, les nuitées d'hôtel peuvent être prises en charge partiellement. Si un pied-à-terre est loué, ces frais peuvent être pris en charge sur justificatifs, via la dotation d'hébergement, devenue insuffisante.
les collaborateurs parlementaires ironisent
Les questeurs indiquent qu’au total, 104 députés bénéficiaient de la dotation hébergement au 1er septembre dernier. Parmi eux, «seuls sept acquittent un loyer inférieur à ce plafond. Les 97 autres élus peuvent néanmoins imputer le différentiel sur leur avance pour frais de mandat.
La dépense annuelle supplémentaire pour l'Assemblée s'élèvera «au minimum à 304.000 euros» mais le coût de la mesure pourrait être supérieur, plus du double, «de meilleures conditions de remboursement incitant davantage de députés à opter pour ce type d'hébergement», soulignent les questeurs.
L’annonce de cette hausse de la dotation hébergement a fait tousser certains collaborateurs parlementaire. «Tiens, pourtant 'y a pas d'argent' pour les collabs paraît-il...», a par exemple relevé le syndicat CFTC des collaborateurs parlementaires sur Twitter.
Tiens, pourtant « y a pas d’argent » pour les collabs paraît-il.... #directAN https://t.co/OIVM5rOhl2
— CFTC - Parlement (@CFTC_Parlement) 14 octobre 2019
«1.200 euros ? C’est parfois le salaire que certains 'généreux' députés accordent à leur collaborateurs... #Honteux», a pour sa part tweeté Astrid Morne, du syndicat Unsa des collaborateurs.
1200€ ? C’est parfois le salaire que certains « généreux » députés accordent à leur collaborateurs... #Honteux https://t.co/Wr4XM6PYjz
— Astrid Morne (@astridmorne) October 14, 2019