Le corps sans vie d'une femme a été découvert ce samedi matin sous un tas de détritus sur un parking de Cagnes-sur-Mer, dans les Alpes-Maritimes. Un drame, qui pourrait porter à 100 le nombre de femmes mortes sous les coups de leur conjoint ou ex-conjoint depuis le début de l'année.
D'après les premiers éléments, ce sont des passants qui ont alerté les pompiers après avoir aperçu «un pied dépassant du tas d'ordures», a précisé une source policière.
le compagnon de la jeune femme interpellé
Dans la nuit, la police avait reçu un appel pour lui signaler une «dispute conjugale» se déroulant dans une rue du quartier où a été découvert le corps.
Arrivée sur place, la patrouille n'avait au départ rien relevé d'anormal, a ajouté cette source policière, confirmant une information de Nice matin.
Une enquête pour homicide, ouverte par le parquet de Grasse et confiée à la Sûreté départementale, a toutefois rapidement mené à l'interpellation d'un suspect, présenté comme le petit ami de la victime.
Né en 1993, cet individu a été placé en garde à vue dimanche dans les locaux de la Sûreté départementale, à Nice, a précisé le parquet.
La victime aurait voulu se séparer de son compagnon
Son arrestation a été rendue possible grâce à des recoupements entre l'exploitation des images de vidéosurveillance, grâce auxquelles les enquêteurs sont remontés jusqu'à son domicile, en plus de divers témoignages.
Des témoins avaient notamment entendu la victime dire à son agresseur, lors de la dispute, «Je te quitte».
Cette dernière, âgée de 21 ans, n'avait dimanche pas encore pu être formellement identifiée par son père qui avait signalé sa disparition, du fait des coups portés à son visage.
Un Grenelle des violences conjugales lancé mardi
A quelques jours de l’ouverture du Grenelle contre les violences conjugales, voulue par la Secrétaire d’Etat à l’égalité entre les femmes et les hommes, Marlène Schiappa, ce drame porte à au moins 100 le nombre de femmes mortes sous les coups de leur conjoint ou ex-conjoint depuis le 1er janvier 2019, selon le décompte provisoire tenu par le collectif «Féminicides par compagnon ou ex».
Ces derniers jours, plusieurs hommages ont été rendus à ces femmes. Mercredi, ce sont les actrices Eva Darlan, Aure Atika et Catherine Marchal qui ont ainsi énuméré sur le parvis de l’hôtel de ville de Paris les noms de ces victimes de féminicides.
Accompagnée d'une centraine d'autres activistes, la militante féministe Caroline De Haas, porte-parole du collectif #NousToutes, organise par ailleurs ce dimanche soir à Paris, un rassemblement pour dénoncer «l'inaction de l'Etat» sur ces crimes.