Le corps démembré d'un jeune albinos porté disparu depuis le début de la semaine a été retrouvé samedi soir dans le nord-ouest du Burundi.
Le corps de Bonheur Niyonkuru, 15 ans, qui habitait dans le village de Mugina, a été retrouvé une quinzaine de kilomètres plus à l'ouest, au bord de la rivière Rusizi qui sépare le Burundi de la RD Congo, a indiqué un témoin.
«Le jeune albinos a été tué atrocement, (...), ses assassins ont coupé sa jambe droite jusqu'au genou, son bras droit et sa langue et ils ont pris avec eux toutes ces parties de son corps», a précisé le président d'Albinos sans frontières, Kazungu Kassim, dénonçant un «acte barbare et inhumain».
Dans certains pays africains, les albinos sont parfois pourchassés, tués et amputés de membres et d'organes, ensuite utilisés pour des rituels magiques censés apporter richesse et chance.
Une vingtaine d'albinos ont été tués au Burundi depuis 2008
Le corps de Bonheur Niyonkuru, «en état de décomposition avancée, a été découvert vers 18H par des pêcheurs qui allaient pêcher sur la Rusizi, dans la commune voisine de Rugombo», a précisé le témoin.
Selon lui, le corps était «toujours sur place» dimanche matin en attendant la venue d'une équipe de la Croix-Rouge qui devait l'enterrer le même jour.
L'administrateur de la commune de Mugina et la police étaient sur place dimanche à la mi-journée, selon des témoins, mais aucun responsable n'a pu être joint.
La famille de Bonheur Niyonkuru, qui compte «deux autres enfants albinos (...) est terrifiée en pensant à ce qui pourrait leur arriver», a indiqué un proche. Une vingtaine d'albinos ont été tués au Burundi depuis 2008.
Le dernier cas remonte à 2016. Mais un petit garçon albinos de 4 ans est porté disparu depuis octobre 2018 dans la commune de Cendajuri, près de la frontière tanzanienne, dans la province de Muyinga (est), selon M. Kazungu. «Nous n'avons plus aucun espoir de le retrouver vivant», a-t-il dit.
«Nous demandons une véritable enquête en vue de découvrir ceux qui ont commis ce crime innommable, une enquête sur les sorciers burundais et que le président (burundais, Pierre Nkurunziza) décrète trois jours de deuil national en l'honneur de ce jeune albinos (Bonheur Niyonkuru) pour alerter la société sur ces crimes qui sont récurrents», a encore déclaré le président d'Albinos sans frontières.