Cambriolages en hausse de 9 % et vols violents en augmentation de 7 %. Les forces de l'ordre pointent le fait que depuis novembre 2018, date qui coïncide avec le début du mouvement des gilets jaunes, les chiffres de la délinquance sont mauvais.
Pour certains, comme le syndicat UNSA-Police, le lien entre les deux faits est limpide. «Énormément d’effectifs sont utilisés le samedi. Bac, CRS, compagnies de sécurisation, compagnies d’intervention… Ils ne sont pas en mesure d’être sur le terrain, de travailler par exemple le vendredi soir ou le samedi soir», explique son secrétaire général, sur franceinfo.
Sur le terrain, justement, et alors que les indicateurs étaient à la baisse depuis un an, les chiffres ne sont pas bons. Outre les cambriolages et les vols violents, ceux sans violence ont augmenté de 5 % à la suite du mouvement et ceux dans les véhicules de 8 % (selon des données publiques du ministère de l’Intérieur). Crimes et délits sont eux aussi en augmentation quasi générale, selon nos confrères.
un lien à nuancer pour certains
Un constat validé par la Fédération France Victimes (qui regroupe 130 associations d’aides aux victimes), qui «ressent un poids plus fort des vols, des vols aggravés, des destructions et des dégradations depuis le mois de novembre».
Le phénomène s’observe partout en France. A Paris, forcément, où les manifestations sont hebdomadaires, mais aussi ailleurs dans le pays. Colonel de gendarmerie à Lafforest, dans les Pyrénées-Orientales, Guillaume Poumeau indique sur les ondes de France Bleu Roussillon que «les cambriolages augmentent dans le département de façon extrêmement significative. (…) La grande préoccupation des gendarmes, c’est de pouvoir revenir au plus vite à leur cœur de métier, c’est-à-dire le traitement de la délinquance et l’accompagnement des victimes».
Alors qu’au plus fort des manifestations de gilets jaunes, plus de 80 000 policiers et gendarmes étaient mobilisés sur le territoire, le directeur de l’Observatoire de la délinquance, Christophe Soullez, estime lui que cette utilisation massive des forces de l’ordre pour maintenir l’ordre public n’est pas l’unique cause de la hausse des chiffres. Celles-ci sont multiples, selon lui, et répondent avant tout à des cycles, «déconnectés de la présence des effectifs sur le terrain».