Un collectif féministe de Rouen a mis en place un dispositif permettant aux victimes de harcèlement de rue de trouver une assistance dans des bars.
Le concept est simple : si une personne réalise qu'elle est suivie dans la rue, ou se trouve faire l'objet d'une drague trop insistante, elle peut entrer dans l'un des 35 établissements partenaires de l'opération, reconnaissables à une affichette sur leurs vitrines, et demander si Angela est disponible.
Le personnel comprendra alors que la personne est en détresse, et lui permettra de passer un coup de téléphone et de rester à l'intérieur jusqu'à ce qu'elle soit hors de danger, ou jusqu'à l'arrivée d'un taxi. Une manière de tenir à distance les harceleurs.
L'ange protecteur de la Bible
Lancé au Royaume-Uni, le dispositif a été repris en novembre par le Collectif féministe de Rouen. Il a été officiellement lancé quatre mois plus tard, après une campagne de recrutement des établissements partenaires. Si les bars et restaurants ont été les plus nombreux à répondre à l'appel, le réseau compte également un salon de coiffure. Une minorité d'établissements approchés ont refusé, arguant que cette mission n'entrait pas dans leurs prérogatives.
Le nom Angela, déjà utilisé dans le dispositif anglais («Ask for Angela») a été choisi en référence à l'ange protecteur de la Bible. C'est la première initiative de ce type lancée en France. Dans le même genre, la tentative de mettre en place un «numéro anti-relou» avait tourné court face à la campagne de haine dont avait été victimes ses créateurs. Le numéro en question avait été fermé au bout de trois jours, en octobre 2017.