Moins nombreux et plus tardifs, les mariages continuent toutefois d'être le moment le plus important dans la vie de beaucoup de Français. Au point d'y consacrer énormément de temps et d'argent, comme l'enseigne une vaste enquête Ipsos menée sur le sujet.
L'équivalent de sept Smic
Réalisée pour Le guide de la réception et du mariage, celle-ci indique ainsi que les jeunes mariés consacrent en moyenne 8.284 euros à l’organisation du plus beau jour de leur vie, soit l'équivalent de sept Smic net mensuels.
Une somme qui est d'ailleurs généralement plus importante que celle qui était envisagée au départ. En effet, d'après l'enquête, les couples qui vont se marier dans les douze prochains mois prévoient en moyenne un budget de 7.043 euros, soit un écart de 1.241 euros.
L’investissement est de taille sachant que, plus d’une fois sur deux (51 %), ce sont les mariés qui financent la fête.
Les heureux élus se disent «oui» en moyenne à 35 ans pour les femmes et 33 ans pour les hommes, et attendent donc «une certaine stabilité professionnelle et donc financière avant de sauter le pas», analyse Marie-Laure Lerolle, Directeur de Département chez Ipsos.
La famille continue cependant de financer les noces dans 43 % des cas, et cela tant du côté de la mariée (23 %) que de celui du marié (20 %).
En outre, en termes de dépenses, le repas représente environ 40 % du budget global, suivi du lieu de réception (15 %), puis des dépenses liées à l’organisation, comme les photos (autour de 10 %).
Une organisation digne d'un marathon
Autre signe et non des moindres de l'importance accordée au moment, le temps consacré à la préparation de la réception.
D'après l'enquête, 67 % des jeunes mariés et 77 % de ceux qui envisagent de le faire dans les douze prochains mois envisagent ou y ont consacré plus de six mois avant le jour J.
Par ailleurs, l’organisation du mariage incombe principalement aux futurs époux : ainsi, 73 % des mariés interrogés déclarent s’en être occupés ensemble.
Mais l’étude révèle aussi que dans près d’un cas sur quatre (20 %), c’est la mariée seule qui s’occupe de l’organisation du mariage. Seuls 7 % des mariés s’acquittent de toute l’organisation.
Un mariage surtout d'amour... mais pas seulement
En outre, l'étude souligne que, si l’organisation du mariage a quelque peu évolué ces dernières années, les motivations des couples restent quant à elles très traditionnelles.
Amour, fidélité et famille sont ainsi les trois valeurs les plus associées à l’acte du mariage par les personnes interrogées, juste devant le respect et l’engagement.
Les Français se marient donc, assez logiquement, avant tout parce qu’ils s’aiment. Mais, autre motivation importante : la volonté, via le mariage, d’officialiser leur famille.
La preuve, aussi, que le mariage sait vivre avec son temps, 48 % des personnes proches d'une union, c'est-à-dire les jeunes mariés et ceux qui envisagent de s'unir dans les douze prochains mois, sont déjà parents.
Autre élément intéressant, qu'ils soient là aussi déjà mariés ou qu'ils envisagent de s'unir prochainement, 25 % des couples avancent des raisons fiscales comme principale motivation du mariage.
Les couples mariés bénéficient en effet de divers avantages fiscaux, que ce soit pour leur impôt sur le revenu (IR) mais également leurs impôts locaux et même, le cas échéant, leur impôt de solidarité sur la fortune (ISF).
Des avantages dont bénéficient d'ailleurs aussi les partenaires d'un Pacte civil de solidarité (PACS) mais ces derniers n'ont pas les mêmes droits notamment en matière de succession et d’héritage. Ainsi, les pacsés n’héritent pas automatiquement des biens de leur conjoint.
Un engagement qui n'est pas sans susciter des craintes
Malgré tout, l'étude souligne que l’institution du mariage suscite encore et toujours des craintes pour de nombreux couples hésitant à sauter le pas.
En tête de leurs réticences : l’investissement financier. En effet, 22 % des personnes hésitant à se marier ne souhaitent pas dépenser une grosse somme d’argent pour leur mariage, et 12 % redoutent le poids que constitue toute l’organisation d’un tel événement.
D'un point de vue plus personnel, 8 % déclarent ne pas vouloir affronter les différences entre les deux familles. En revanche, peu de couples invoquent des motifs d’hésitation plus profonds : seuls 6 % déclarent avoir peur de l’engagement, et 5 % de se tromper de personne.
En France, selon les dernières données disponibles de l'Insee, 236 300 mariages ont été célébrés en 2015, dont 33 800 mariages mixtes.