Des soins aux fonctionnement des hôpitaux, en passant par les cotisations sociales, plusieurs mesures permettraient de faire des économies.
Des remèdes pour un mal récurrent. Le gouvernement a dévoilé hier son projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS), avec l’objectif de réduire le déficit budgétaire au cours du quinquennat. L’Etat se veut optimiste, tablant sur une diminution de 3 milliards d’euros en un an, pour atteindre 2,2 milliards en 2018.
Pour la première fois depuis dix-sept ans, le régime général, l’une des composantes de la «Sécu», pourrait même afficher un excédent de plus d’un milliard d’euros dès l’an prochain. «Nous sommes sur une trajectoire du retour à l’équilibre en 2020», a déclaré la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, qui mise sur plusieurs grandes mesures dans ce domaine.
Augmenter le forfait hospitalier pour plus de recettes
Afin d’accroître les moyens des établissements, le forfait hospitalier, somme payée par un patient pour couvrir les frais de son hébergement, devrait être revalorisé d’ici à un an. Son montant, inchangé depuis 2010, passera ainsi de 18 à 20 euros par jour, et de 13,5 à 15 euros pour les séjours en psychiatrie.
Le dispositif, une bouffée d’oxygène de 200 millions d’euros pour les hôpitaux, fait déjà grincer des dents les associations de patients et les mutuelles prenant en charge ces frais. Ces dernières redoutent une hausse des tarifs qui «punira» les «plus pauvres».
Réduire les coûts de fonctionnement des établissements
Les dépenses de logistique devraient également subir un sérieux coup de rabot dans les années à venir. Des économies seront d’abord réalisées via le développement de l’ambulatoire, un dispositif qui permet de diagnostiquer, soigner et suivre un patient sans que celui-ci ne soit hospitalisé.
Mais également, grâce à la diminution des transports sanitaires (ambulances, hélicoptères…) et à la lutte contre les fraudes et abus.
Quant aux administrations qui gèrent le système de santé, elles devront diminuer de 15 % leurs frais de fonctionnement sur quatre ans.
Limiter la hausse naturelle des dépenses de santé
La population vieillit, les progrès thérapeutiques coûtent de plus en plus cher et les maladies chroniques sont plus répandues. Des phénomènes qui génèrent mécaniquement une augmentation des dépenses de santé. L’Etat a prévu de contenir cette hausse à 2,3 % pour les trois prochaines années, afin de poursuivre l’effort budgétaire.
Pour y parvenir, il envisage notamment de travailler avec les professionnels du secteur pour abaisser le prix des médicaments, tout en augmentant la part des génériques et en accentuant la prévention contre la surconsommation.
Rééquilibrer les pensions des retraités
Les seniors ne seront pas épargnés par l’effort budgétaire. Alors que les pensions des retraités devaient augmenter de 0,8 % au 1er octobre 2018, cette revalorisation est repoussée à l’horizon 2019. Un report qui permettrait d’économiser 400 millions d’euros l’an prochain, selon l’exécutif.
En contrepartie, l’Allocation de solidarité aux personnes âgées (ASPA), ex-minimum vieillesse versé aux plus modestes, sera augmentée en trois fois pour atteindre 100 euros de plus par mois en 2020, avec une hausse de 35 euros dès 2018.
Augmenter la CSG en deux temps
Comme prévu, la contribution sociale généralisée (CSG) augmentera de 1,7 point au 1er janvier prochain, avec l’objectif de compenser la suppression des cotisations chômage et maladie pour les salariés du privé.
Mais cette coupe, qui devait intervenir début 2018, sera finalement mise en œuvre en deux temps, au 1er janvier et au 1er octobre. Un décalage dans le temps qui permettrait de renflouer les caisses.