Le déficit de la Sécurité sociale a atteint son plus bas niveau depuis la crise de 2008, mais celui de la branche maladie reste inquiétant, selon la Cour des comptes qui s'étonne de transferts «opaques» utilisés pour son rétablissement.
En 2016, le déficit global de la Sécu a continué à se réduire pour atteindre 7,8 milliards d'euros, devenant pour la première fois inférieur à celui de l'avant-crise financière de 2008, note la Cour des comptes dans son rapport annuel sur le budget de la Sécurité sociale publié mercredi.
Une diminution du déficit continue depuis le pic historique de 2010 où il avait atteint 29,8 milliards d'euros, qui témoigne que «les actions entreprises obtiennent des résultats», soulignent les magistrats de la rue Cambon.
Toutefois, «la situation financière de la Sécurité sociale n'est pas encore assainie, comme l'illustre l'annonce du gouvernement d'un nouveau décalage, de 2019 à 2020, de l'objectif d'équilibre», a déclaré le président de la Cour des comptes Didier Migaud lors d'une conférence de presse. Il a ainsi relevé les «importants transferts de l’État» qui a apporté «près de 4 milliards d'euros de ressources, alors même que se creusait son propre déficit».
La situation financière reste «marquée par un déficit très élevé, dont la réduction est en réalité moins forte qu'affiché, et qui est de plus en plus concentré sur l'assurance maladie et l'assurance vieillesse», a insisté M.Migaud. Le retour à l'équilibre de la branche maladie, qui concentre les deux tiers du déficit, constitue «une priorité majeure», exhorte la Cour dans son rapport.