Ces remèdes seront-ils efficaces ? La ministre des Solidarités et de la Santé, Agnès Buzyn, doit dévoiler aujourd’hui les grands axes de sa stratégie politique et lance une concertation sur ces chantiers. Si ce dossier sera formellement lancé à la fin de l’année, certaines mesures ont déjà été présentées ou esquissées.
La vaccination obligatoire pour les enfants en bas âge
C’est une mesure qui est loin de faire l’unanimité chez les parents. Dès le 1er janvier 2018, huit vaccins, recommandés jusqu’ici, deviendront obligatoires pour les enfants de moins de 2 ans. En plus du tétanos, de la diphtérie et de la poliomyélite, ils devront notamment être protégés contre la coqueluche, la rougeole, la rubéole et l’hépatite B. Etalées sur deux ans, ces dix injections seront complètement prises en charge par la sécurité sociale et les mutuelles. Agnès Buzyn justifie cette mesure par le retour de maladies mortelles que l’on croyait éradiquées, mais qui reviennent faute de couverture vaccinale suffisante. Chez les anti-vaccins, l’inquiétude règne : ils pointent du doigt l’influence des lobbies pharmaceutiques ou le spectre de la sclérose en plaques, que certains attribuent au vaccin contre l’hépatite B.
Une lutte contre le tabac s’attaquant au portefeuille
Première cause de décès prématurés dans l’Hexagone, le tabac est responsable de la mort de 79 000 Français chaque année. C’est pour endiguer ce fléau que le gouvernement a annoncé la hausse progressive du prix du paquet de cigarettes, qui augmentera d’un euro dès 2018, pour arriver à 10 euros d’ici à trois ans. La lutte contre le tabagisme s’inscrira dans une lutte plus globale contre les addictions, et l’alcool notamment. En termes de prévention, la France est en retard : alors que les autres pays de l’OCDE y consacrent 3 % de leurs dépenses de santé, Paris n’est qu’à 2 %.
Un nouveau plan pour endiguer les déserts médicaux
Emmanuel Macron en a fait une de ses promesses de campagne : la lutte contre les déserts médicaux. Le nombre de maisons de santé pluriprofessionnelles devrait doubler d’ici à 2022, passant de 1 000 à 2 000. D’autres pistes sont envisagées, comme le développement de la télémédecine ou les incitations à installation. Cependant, Agnès Buzyn s’est dite opposée à «obliger les médecins à exercer sur un territoire s’ils ne le veulent pas».
Un tiers-payant généralisable mais à la carte
Alors qu’elle défendait la mise en place du tiers-payant généralisé pour début 2018, Agnès Buzyn a récemment fait marche arrière. La ministre préfère opter pour un dispositif non obligatoire. La généralisation du tiers-payant avait entraîné la fronde de médecins libéraux cet été, et notamment du premier syndicat de généralistes, MG France. Ces derniers considéraient que le dispositif constituait une lourdeur administrative au détriment du temps médical.
Un financement modifié pour la sécurité sociale
L’annonce de la suppression du RSI - le régime social des indépendants - d’ici à six mois a fait grand bruit. Il ne s’agissait là que du premier volet du vaste projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2018, qui sera entièrement dévoilé par la ministre de la Santé à la fin du mois. Ce texte est très attendu puisqu’il devrait acter le remboursement à 100 % sur les lunettes et les prothèses, promesse du candidat Emmanuel Macron.