Contre toute attente, celui qui était annoncé comme le troisième homme a terminé en tête hier. Il défiera dimanche prochain Alain Juppé.
Un retournement de situation inédit. Après une remontée spectaculaire dans les sondages en fin de semaine dernière, François Fillon a créé la surprise en remportant hier soir le premier tour de la primaire de la droite, avec une très large avance (44,1 %) sur ses concurrents. L’ancien Premier ministre a donc réussi son pari et sera opposé à Alain Juppé (28,3 %) dimanche prochain. Le maire de Bordeaux s’est lui qualifié de justesse devant Nicolas Sarkozy (20,9 %), dont l’éviction a dérouté un grand nombre de ses soutiens.
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Longtemps annoncé éliminé dès le premier tour par l’ensemble des sondages, François Fillon a donc su renverser la vapeur en un temps record. «Le troisième homme a réussi à faire exploser le duel attendu, c’est une dynamique incroyable», a ainsi abondé Frédéric Dabi, directeur adjoint de l’Ifop. Dans son QG de campagne, situé dans le VIIe arrondissement de Paris, ses soutiens, un temps sur la réserve, n’ont pas attendu longtemps avant de laisser éclater leur joie.
Un dimanche riche en suspense
Avant que leur champion ne déclare avoir déclenché un mouvement «puissant» et une «nouvelle espérance», porté par ses 470 000 voix d’avance sur Alain Juppé. Pour l’autre ancien locataire de Matignon, «prêt à continuer le combat» selon ses dires, le passage au second tour aura été bien moins facile que prévu, «sauvé par une forte mobilisation», d’après Frédéric Dabi. En effet, en fin de soirée, celui qui était en tête des études d’opinion tout au long de la campagne n’a écarté l’ancien président, Nicolas Sarkozy, que d’une courte tête.
Ce dernier ne cachait pas d’ailleurs sa déception hier soir, en admettant sa défaite devant ses électeurs et clôturant son discours par un «au revoir». Derrière le trio de tête, les autres candidats ont eu du mal à mobiliser. En effet, Bruno Le Maire (2,5 %) et Nathalie Kosciusko-Morizet (2,5 %) se disputaient dans la soirée la quatrième place, quand Jean-Frédéric Poisson réunissait environ 1,4 % des voix. Restait, en queue de peloton, Jean-François Copé, autour de 0,3 %.
La dernière ligne droite
Malgré la sensation Fillon, le deuxième tour, dans six jours, s’annonce particulièrement tendu. En effet, dès hier soir, alors que les résultats définitifs n’étaient pas encore connus, les tractations avaient déjà commencé. Alors que Bruno Le Maire et Nicolas Sarkozy ont appelé à voter pour François Fillon, Nathalie Kosciusko-Morizet s’est quant à elle ralliée à Alain Juppé.
Les Français ont donc moins d’une semaine pour faire leur choix entre deux profils très différents, Alain Juppé se présentant comme plus modéré que François Fillon, notamment sur les questions sociales. Leurs idées seront d’ailleurs confrontées dès jeudi soir, lors de l’ultime débat d’entre deux-tours. Le dernier duel avant la décision finale pour la droite.