La maire de Calais, Natacha Bouchart (LR), a annoncé lundi avoir pris un «arrêté interruptif» des travaux du mur «anti-intrusions» de migrants sur la rocade portuaire de sa ville, dont la construction a démarré le 20 septembre, l'Etat réaffirmant aussitôt qu'il passerait outre.
Cet arrêté, qui met en demeure la société en charge des travaux de les «interrompre», n'est pas suspensif, mais Mme Bouchart avait dit le 23 septembre vouloir se battre «avec les armes juridiques en (sa) possession».
«Dès ce soir, la préfecture du Pas-de-Calais prendra un arrêté suspendant l'arrêté municipal interruptif de travaux afin de permettre la poursuite des travaux du mur végétalisé», a d'ailleurs immédiatement répliqué auprès de l'AFP la préfecture, qui défend la pertinence de ce dispositif. La préfecture argue que «dans un contexte international de crise migratoire durable», la sécurisation de la zone doit être «pérennisée pour les prochaines années», au-delà du démantèlement, «afin de diminuer l'attractivité du Calaisis pour les passeurs».
Un mur végétalisé de 4 m de hauteur et 1 km de long
Sur le terrain, les travaux en sont encore aux fondations, a constaté lundi un correspondant de l'AFP. Mme Bouchart estime que l'édification de ce mur végétalisé de 4 m de hauteur et 1 km de long, prolongeant les grillages déjà installés sur la rocade près du port, n'a «plus lieu d'être» depuis l'annonce le 2 septembre par le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve du prochain démantèlement de la «Jungle».
Cette opération d'envergure -entre 7.000 et 10.000 migrants y vivent selon les comptages- doit intervenir avant le début de l'hiver.