Des volontaires humanitaires de la Jungle de Calais sont au cœur d’une polémique. Selon le quotidien britannique The Independant, ils sont accusés de profiter de leur position pour avoir des rapports sexuels avec les réfugiés présents sur place.
Révélée The Independent, l’information a été confirmée par les responsables de différentes ONG qui œuvrent à Calais. Ces derniers se montrent inquiets par rapport à ce comportement, adopté aussi bien par des volontaires hommes que femmes.
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Tout est parti d’une conversation Facebook, dont les messages ont été effacés depuis, entre plusieurs volontaires sur une page de soutien aux travailleurs bénévoles de Calais. Dedans, l’un des membres du groupe affirme qu’il a entendu parler «de volontaires ayant eu des relations sexuelles avec plusieurs partenaires en une seule journée» ou «de garçons, que j’imagine sous la majorité sexuelle, qui ont eu des relations charnelles avec des volontaires».
L'auteur du message poursuivait en estimant que ce comportement est dangereux pour les réfugiés, qui s’avèrent être «dans une position de faiblesse» car «totalement dépendant de l’aide offerte par les volontaires».
L’UNHCR, l'agence des réfugiés des Nations Unies, a réagi dans la foulée, rappelant qu'il était indispensable d'imposer une politique de «tolérance zéro» concernant toute forme d'exploitation afin de «maintenir l'intégrité» du travail des volontaires.
Tolérance zéro
Le témoin ajoute par ailleurs que la majorité des cas concerne des femmes volontaires et des hommes réfugiés, ce qui, selon lui, fait courir un risque d’objectification des femmes volontaires dans le camp. Ce dernier point a soulevé une vague d’indignation, de nombreuses personnes affirmant qu'il s'agissait d'une réaction sexiste, misogyne, patriarcale ou encore raciste.
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Toujours est-il que si ces assertions se vérifient, elles seront difficiles à régler. Les volontaires travaillant sur la base du volontariat, il s’avère délicat de leur interdire l’accès à la Jungle. Tout au plus les associations peuvent leur demander de ne plus venir et de ne plus œuvrer pour elles mais elles auront toujours la possibilité de revenir de leur propre chef. L’UNHCR prône toutefois la tolérance zéro et peut prévenir les autorités françaises en cas de comportement suspect.
Fin août, le nombre de migrants vivant dans la Jungle de Calais a très fortement progressé et s'établissait à 6.901 individus, avait annoncé la préfecture du Pas-de-Calais. Cétait le nombre le plus élevé depuis la création du camp au printemps 2015.