Le philosophe français Bernard-Henri Levy demande à Barack Obama de placer la question syrienne au coeur du G20 en Russie ou à défaut de ne pas s'y rendre, dans une tribune publée mardi par Le Monde et le Daily Beast\Newsweek.
Après la décision du président américain de consulter le Congrès avant de frapper Damas, Bernard-Henri Levy estime qu'"il serait logique, pour Barack Obama, d’aller au bout de l'exercice de sagesse qu’il s'est imposé et qu’il a, par la force des choses, imposé à son homologue français: aller à Saint-Pétersbourg, oui, mais (...) en plaçant la question syrienne au coeur de ce qui aurait, sans cela, un insoutenable parfum de gaz".
En cas de refus de Vladimir Poutine, "peut-être serait-il logique (...) de prendre le risque, alors, d’ajourner l'événement ou de s’y faire représenter", ajoute le philosophe.
Bernard-Henri Levy, qui fut en pointe lors de l'intervention occidentale en Libye en 2011, estime en effet que le président russe est "un peu plus qu'un allié" de Damas "puisque c’est lui qui a fourni au régime syrien ses armes et, sans doute, la formule de ses gaz".
Il y aurait dans "les fastes" du G20 "une part d’indécence qu’il serait bon d’épargner aux survivants syriens des massacres", argumente-t-il.
Les dirigeants des pays du G20 se retrouvent jeudi et vendredi à Saint-Pétersbourg, accueillis par une Russie inflexible sur la crise syrienne. Aucun tête-à-tête entre MM. Obama et Poutine n'est prévu dans l'agenda de ce sommet.
Barack Obama va demander l'autorisation du Congrès, qui fait sa rentrée le 9 septembre, pour opérer des frappes en Syrie en réaction à l'attaque chimique présumée du 21 août attribuée par les Etats-Unis et la France au régime de Bachar al-Assad.
Le président français François Hollande, convaincu de la nécessité de "punir" le régime syrien, est contraint d'attendre la décision américaine.