Le PDG d'Air France a estimé vendredi que les personnels et les syndicats de la compagnie étaient prêts à des efforts de productivité pour retrouver "le meilleur niveau mondial de compétitivité".
"On demande des efforts de productivité à nos personnels et je crois qu'ils sont dans leur grande majorité prêts à le faire et les organisations syndicales aussi", a déclaré Alexandre de Juniac sur la radio Europe 1.
La direction d'Air France a présenté jeudi aux syndicats un projet d'accord sur un plan de redressement, baptisé "Transform 2015", qui prévoit une refonte des accords collectifs et la suppression de 5.122 postes sans licenciements si 30% des syndicats signent.
"Nous avons un écart de coût de 30% avec les meilleurs en Europe", a souligné le PDG. Le groupe Air France-KLM, qui a essuyé des pertes importantes l'année dernière et au premier trimestre, doit économiser deux milliards d'euros en trois ans.
"La situation est très sérieuse mais en aucun cas on ne peut parler de faillite", a cependant ajouté le nouveau patron, qui a pris ses fonctions l'année dernière.
M. de Juniac a souligné que la compagnie avait fait le "choix stratégique" de conserver son périmètre industriel sans se défaire de certaines activités alors que "beaucoup de (ses) concurrents européens ont fait l'inverse" et en évitant le recours aux licenciements. Les postes excédentaires doivent être supprimés par le non remplacement des départs et par des départs volontaires.
Si Transform 2015 est appliqué, "en 2014 on aura retrouvé notre capacité d'investissement et on aura les produits au meilleur standard mondial, on pourra rouvrir des lignes et recroître", a prévu le PDG.
Déjà, a-t-il souligné, "nous investissons considérablement dans nos produits, il y aura un magnifique siège, de magnifiques salons, pour nous remettre aux meilleurs standards internationaux".
Dans l'immédiat, M. de Juniac s'attend à ce qu'il n'y ait pas de mouvement de grève ce week-end, un des plus chargés de l'année avec 500.000 passagers transportés.
Les syndicats doivent se prononcer courant juillet sur le plan.
La CGE-CGC et la CFDT ont exigé une "clause de retour à meilleur fortune".
Alors que se tient une dernière réunion de négociation conclusive sur Transform 2015, la CFDT a rappelé vendredi dans un communiqué qu'elle attendait des "engagements forts" de la direction afin "de garantir qu'il n'y ait aucun départ contraint sur toute la durée du plan" et "que certains efforts consentis par les salariés, le soient sur une durée déterminée".
"Des efforts pourquoi pas, mais des sacrifices pas question !", a dit l'Unac alors que le SNPNC, autre syndicat d'hôtesses, indiquait ne pas vouloir que "la copie soit plus forte que les 20%" de productivité recherché.
Les syndicats de Régional, l'une des filiales d'Air France qui fera partie du "Pôle Régional Français" dans le cadre de Transform 2015, déplorent eux le manque de "précisions concrètes" sur l'avenir de la compagnie et agitent la menace d'une grève. Ils se réunissent lundi.
Par ailleurs, alors que le Bureau d'enquêtes et d'analyses (BEA) doit remettre jeudi prochain son rapport sur la catastrophe du vol Air France Rio-Paris, qui avait fait 228 morts le 1er juin 2009, M. de Juniac a affirmé que depuis cet accident Air France avait fait un "immense travail de refonte et de remise en cause des processus de sécurité".
"Nous serons les meilleurs par une remise en cause permanente", a-t-il déclaré.