Le résistant Raymond Aubrac est mort mardi soir à l'hôpital militaire du Val de Grâce a annoncé sa famille. Il avait 97 ans. C'était l'un des derniers cadres de la Résistance et surtout l'une des dernières personnalités à avoir connu Jean-Moulin.
En naissant le jour de l'assasinat de Jean jaurès, le 31 juillet 1914, c'est un destin historique qui attendait Raymond Aubrac. Engagé dès 1940 dans la Résistance avec Lucie son épouse, il était devenu attaché à l'état-major de l'Armée secrète. Dès 1943, il était activement recherché par la Gestapo, l'obligeant à gagner Alger, où il est devenu délégué à l'Assemblée consultative en juin 1944. A la Libération, il est nommé commissaire régional de la République à Marseille puis inspecteur général à la Reconstruction. Diplômé des Ponts-et-Chaussés, une brillante carrière de haut-fonctionnaire l'attendait alors.
Il a finalement choisit une carrière plus engagée. En 1948, alors compagnon de route du PCF, il fonde le Bureau d'études et de recherches pour l'industrie moderne (BERIM), spécialisé dans le commerce avec les pays communistes, qu'il a dirigé pendant dix ans. Il est ensuite devenu directeur à l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), de 1964 à 1975.
Engagé à gauche, il avait soutenu Bertrand Delanoë lors de la campagne des municipales de 2008 et ces dernières semaines il avait pris parti pour François Hollande au premier tour de la prochaine élection présidentielle. Raymond Aubrac était resté un citoyen très actif, se rendant pendant des années en compagnie de sa femme pour témoigner et raconter la Résistance dans les collèges et les lycées.
Dans la matinée, la classe politique a unanimement salué son parcours et son engagement.