Deux policiers de la brigade fluviale, jugés pour homicide involontaire, ont été condamnés ce vendredi 20 septembre à douze mois de prison avec sursis. Leur collègue, Amandine Giraud, s'était noyée dans la Seine lors d'un exercice en 2018.
Jugés pour homicide involontaire après la mort d'une plongeuse de la police en 2018, deux ex-fonctionnaires de la brigade fluviale ont été condamnés ce vendredi 20 septembre à douze mois de prison avec sursis.
Amandine Giraud, 27 ans, avait été emportée par la Seine le 5 janvier 2018, lors d'un entraînement dans un bras étroit du fleuve, alors en vigilance jaune. Elle faisait partie d'une équipe de quatre collègues et a plongé la première.
Elle était reparue très vite à la surface et avait signalé un problème en levant la main. Ses collègues restés sur le zodiac avaient donc tenté de la ramener sur le bateau en tirant sa ligne de vie, sans y parvenir à cause du courant. Un autre plongeur avait tenté, sans succès, de la rejoindre et les policiers avaient pris la décision de décrocher la corde qui reliait la jeune femme au zodiac.
Un exercice «irréalisable»
Le pilote du bateau, qui encadrait l'exercice en tant que moniteur de plongée, avait assuré avoir agi «conformément aux instructions hiérarchiques, aux règlements et aux textes en vigueur». Selon lui, la ligne de vie avait été détachée pour éviter un «suraccident» et en partant du principe qu'Amandine Giraud flottait grâce à son gilet. En réalité, un robinet permettant de le remplir était anormalement fermé, et la jeune femme a coulé.
Pour la procureure néanmoins, les deux policiers ont commis une «succession de manquements, de négligences et d'imprudences» en lien direct avec l'accident. L'exercice était selon elle «très dangereux» voire «irréalisable», notamment en raison des conditions météorologiques «exceptionnellement dégradées».
Les accusés plaident la relaxe
La magistrate avait souligné que la victime, diplômée depuis seulement trois semaines, n'aurait pas dû plonger en première et avait estimé qu'il aurait fallu larguer les amarres plutôt que lâcher la ligne de vie, jugeant cette décision «inadaptée».
De leur côté, les avocats des deux prévenus avaient plaidé la relaxe, énumérant notamment le manque «ahurissant» de «formation, de suivi, de moyens, d'encadrement, de règlementation» au sein de la brigade fluviale à l'époque.