Ce mercredi, Jean-Luc Mélenchon, leader de La France insoumise (LFI), a dénoncé «le racisme antisémite» après le viol d'une enfant juive de 12 ans à Courbevoie (Hauts-de-Seine), qui a conduit à la mise en examen de deux adolescents, une réaction inattendue de la part du fondateur de LFI.
La cheffe de file du Rassemblement national Marine Le Pen a dénoncé «l'agression antisémite et le viol d'une enfant de 12 ans» en raison de sa religion juive à Courbevoie dans les Hauts-de-Seine, fustigeant dans la foulée «la stigmatisation des juifs» par «l'extrême gauche» via «l'instrumentalisation du conflit israélo-palestinien».
Mais coup de théâtre, Jean-Luc Mélenchon, qui affirmait que l'antisémitisme était «résiduel en France» et «totalement absent des rassemblements populaires», s'est aujourd'hui insurgé contre le racisme antisémite en France.
«Où êtes vous la gauche ?»
Alors que Pascal Praud s'est étonné en déclarant sur le plateau d'Europe 1 ce matin : «Où êtes-vous la gauche ? Personne ne réagit !», le fondateur de LFI a pris la parole sur X (anciennement Twitter), affirmant être «horrifié par ce viol» et dénonçant un acte de «racisme antisémite».
Horrifié par ce viol à Courbevoie et tout ce qu'il met en lumière concernant le conditionnement des comportements masculins criminels dès le jeune âge, et du racisme antisémite. Solidarite et pensées émues pour la victime et ses proches. J'espère que les soins secours et…
— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) June 19, 2024
Dans la foulée, François Ruffin, connu pour ses positions politiques à gauche de l'échiquier politique, a également qualifié l'acte d'un «horrible viol antisémite» et d'un «crime odieux», dénonçant «le machisme crasse de jeunes hommes pour qui le corps des femmes est une chose, qui leur appartient et l'antisémitisme pour qui la judéité est une tare, un affront à l’honneur».
une gauche qui tourne sa veste ?
Eric Dupond-Moretti a vivement répondu au message de Mélenchon, qui avait largement minimisé l'antisémitisme en France début juin et change maintenant de discours : «Comment osez-vous? Vous n’avez pas de figure. Non, l’antisémitisme n’est pas résiduel», a fustigé l'actuel ministre de la Justice en France sur X.
Comment osez-vous? Vous n’avez pas de figure.
Laissez cette jeune fille et sa famille tranquilles.
Vos propos récurrents alimentent la haine qui mène au pire.
Non, l’antisémitisme n’est pas résiduel.
Honte à ceux qui pactisent avec vous pour sauver leur gamelle. https://t.co/zVIAkbLqE5 pic.twitter.com/tQm6I0eC3s— Eric Dupond-Moretti (@E_DupondM) June 19, 2024
Une critique partagée par d'autres, comme le député membre du Rassemblement national Nicolas Meizonnet qui pointe du doigt «ceux qui, comme LFI, passent leur temps à stigmatiser nos compatriotes juifs pour instrumentaliser un conflit étranger ont une part de responsabilité dans ce climat nauséabond», explique-t-il sur X.
une enfant de 12 ans violée parce qu'elle était juive
Pour revenir sur cette affaire sordide, deux adolescents, âgés de 13 ans, ont été mis en examen pour viol en réunion, menaces de mort, injures et violences antisémites sur une jeune fille de 12 ans à Courbevoie (Hauts-de-Seine). Selon le parquet de Nanterre, un troisième suspect, également mineur, a été placé sous le statut de témoin assisté pour viol et mis en examen pour les autres infractions visées par l'enquête
La victime a expliqué aux policiers avoir été prise au piège dans un local par trois garçons. Un des jeunes lui a parlé d'Israël, l'a insultée de sale juive, avant de lui porter des coups, de la jetter au sol et lui tirer les cheveux.
Il lui aurait touché la poitrine, l'a menacée de la brûler avec un briquet et lui a renversé une bouteille d'eau sur la tête. Puis, elle a indiqué que deux des trois garçons l'ont violée et que l'un d'eux a filmé les faits.
Enfin, l'un des garçons du trio l'a menacée de mort si elle allait parler à la police, tout en lui ordonnant de lui donner 200 euros le lendemain, la menacant de représailles si elle ne le faisait pas.
Deux des trois adolescents, ont été placés sous mandat de dépôt par un juge des libertés et de la détention. Le troisième, âgé de 12 ans, a fait l'objet d'une mesure éducative judiciaire provisoire.