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L'antisémitisme dans l'enseignement supérieur n'est pas résiduel, selon un rapport du Sénat

Une commission sénatoriale a présenté ce mercredi son rapport sur l’antisémitisme à l’université. Selon l'un de ses rapporteurs, Bernard Fialaire «cette réactivation s’inscrit aujourd’hui dans une nouvelle dynamique collective attisée par une idéologie qui relève désormais également de l’extrême gauche politique».

Des chiffres qui ont doublé. Selon un rapport sur l’antisémitisme dans l'enseignement supérieur présenté par une commission sénatoriale ce mercredi 26 juin, 67 actes antisémites ont été recensés depuis l’attaque du 7 octobre, soit le double du chiffre enregistré sur l'année universitaire 2022-2023. 

Selon ses rapporteurs Pierre-Antoine Levi et Bernard Fialaire, ces données seraient bien en dessous de la réalité. En effet, certaines victimes ne se manifesteraient pas par peur de représailles et la nature des faits, souvent variée, rend plus difficile leur identification.  

«Nous avons été alertés sur des situations de harcèlement et d’ostracisation d’étudiants juifs, passant par des bousculades répétées dans les couloirs, des changements de place dans les amphithéâtres ou encore l’isolement de certains étudiants à l’heure de constituer des groupes de travail», a déclaré en conférence de presse, Pierre-Antoine Levi, élu du Tarn-et-Garonne. 

Une dizaine de recommandations 

Pour lutter contre le phénomène, les deux hommes politiques ont suggéré onze recommandations. «Nous ne sommes plus à l’époque de la vigilance, mais dans une période de réaction et d'action», a ajouté Bernard Fialaire. 

«Renforcer les pouvoirs d’investigation des établissements», «diversifier le processus de signalement», «renforcer les sanctions disciplinaires et judiciaires» ou encore «rendre obligatoire des formations» font partie des solutions apportées par les autorités.  

Les formations sont particulièrement importantes pour Pierre-Antoine Levi. «Former les personnels, former les professeurs, et bien sûr, informer les étudiants lors de l’entrée à l’université et des écoles préparatoires pour justement être sensibilisés à ce phénomène d’antisémitisme». Les rapporteurs espèrent voir leurs propositions appliquées «dès la rentrée prochaine», avant une proposition de loi prévue à l’automne prochain.  

Outre les facultés, la France assiste plus généralement à une hausse des actes antisémites sur son territoire. Lors d’un dîner organisé par le CRIF (Conseil représentatif des institutions juives de France) en mai dernier, ce dernier avait fait état de 366 actes antisémites recensés sur les trois premiers mois de 2024. Un chiffre en augmentation de 300% par rapport à la même période en 2023. 

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