Depuis le début de l’année, Marseille et ses villes proches sont le théâtre d'un nombre exponentiel de règlements de comptes mortels liés au narcobanditisme. La mort de Socayna, 24 ans, touchée par des tirs dirigés contre son immeuble dimanche 10 septembre alors qu'elle était dans sa chambre, a suscité un vif émoi.
Selon les chiffres communiqués ce mardi 12 septembre par le parquet de Marseille, 44 personnes sont mortes en 2023 suite à des affaires de narcobanditisme à Marseille et dans les villes proches (à titre de comparaison, 32 personnes avaient été tuées sur l’ensemble de l’année 2022). En outre, 109 autres ont été blessées en 2023.
Depuis le début de l'année, on dénombre au total «93 homicides ou tentatives d'homicide» dans la région. Voici les derniers épisodes en date.
Mardi 12 septembre, Socayna, 24 ans, a succombé à ses blessures après avoir été touchée dimanche 10 septembre par des tirs dirigés contre son immeuble dans le quartier Saint-Thys à Marseille (Bouches-du-Rhône) alors qu'elle était dans sa chambre.
Le lendemain, c'est un homme de 55 ans qui a été retrouvé mort dans le 16e arrondissement de la capitale phocéenne.
Avant cela, jeudi 31 août, deux hommes avaient été tués par balles à Marseille, un premier âgé de 26 ans dans la cité des Rosiers (14e arrondissement) et le second dans la soirée, à la cité des Micocouliers (14e arrondissement).
Selon les informations de CNEWS, trois étuis de calibre 45 avaient été retrouvés près du corps de la victime de 26 ans par les policiers, qui n'ont d'ailleurs pas pu réanimer la victime, gisant au sol et touchée par des tirs. L'individu portait une cagoule, au moment où son corps avait été découvert par les forces de l'ordre.
Scénario similaire pour l'homme tué dans la cité des Micocouliers : il avait reçu plusieurs balles au niveau du thorax, du dos et de la cuisse. Il était décédé de ses blessures à l'hôpital et 18 étuis de calibre 7.62 ont été retrouvés sur les lieux du crime.
Avant eux, un adolescent de 17 ans avait été abattu le vendredi 26 août, près d'un point de deal du même quartier, et le 3 août dernier c'était un homme de 34 ans qui avait été tué dans la cité des Rosiers.
Le dimanche 21 mai dernier, au matin, une fusillade était survenue dans un quartier de l’est de Marseille au cours de laquelle trois personnes ont été tuées. «Ils ont été abattus à l’arme de guerre, à la kalachnikov, par un ou plusieurs individus», a indiqué à CNEWS Rudy Manna, porte-parole du syndicat de police Alliance Sud, qui a déploré la multiplication des règlements de compte dans la cité phocéenne.
Rudy Manna, alors que trois jeunes ont été tués cette nuit à Marseille : «On recense déjà 21 victimes qui sont décédées suite à ces fusillades. L’année dernière, il y en avait eu 32. On est sur une année tristement historique» dans #LaMatinaleWE pic.twitter.com/9omzbi7Hoo
— CNEWS (@CNEWS) May 21, 2023
«Des tueurs qui ne se cachent plus»
Les conflits de territoires entre trafiquants pour le contrôle des lucratifs points de deal installés dans des cités de la ville sont en train de virer à la «vendetta», avaient estimé début avril la préfète Frédérique Camilleri et la procureure de Marseille Dominique Laurens.
Des renforts de CRS avaient été brièvement déployés dans la ville, notamment pour participer à la stratégie de «pilonnage» des points de deal. Mais sept nouveaux décès étaient effectivement venus s'ajouter à la liste.
Début mai, le maire Marseille Benoît Payan a déploré «une guerre qui dure depuis trop longtemps», demandant un Etat «ferme et fort» face à des «tueurs» qui «ne se cachent plus».