Cinq hommes sont jugés à partir de ce mercredi 29 mars aux assises de Lyon, accusés d’avoir participé au braquage d’un fourgon de convoyeurs de fonds en Suisse. Un des agents avait vu sa fille séquestrée au moment des faits.
Une organisation de grande ampleur, dont la cour d’assises de Lyon devra percer les derniers mystères. Cinq hommes y comparaissent à partir de ce mercredi, pour leur rôle dans un braquage de fourgon survenu en février 2018 en Suisse, au cours duquel 25 millions de francs suisses (environ 22 millions d’euros à l’époque) avaient été subtilisés.
Dans ce dossier, les malfaiteurs semblaient parfaitement informés, connaissant l’itinéraire exact du véhicule et même l’identité du conducteur. En effet, la fille de ce dernier avait été séquestrée le temps du braquage, pour l’obliger à collaborer.
Un convoyeur complice ?
L’accusation estime d’ailleurs que le deuxième convoyeur du fourgon, Yusuf D., 31 ans, était un complice des braqueurs. Ils les auraient renseignés sur le trajet, ce dont il se défend. Il a cependant avoué avoir récupéré et caché un carton laissé sur place par les malfrats, qui contenaient 605.000 francs suisses. Les enquêteurs pensent qu’il s’agissait d’une récompense pour sa complicité.
Concernant les autres accusés, Mehdi A., 42 ans, considéré comme le principal organisateur du braquage, est en cavale après avoir fui en Thaïlande rapidement après les faits. Ce n’est pas le cas de Mehdi B., 31 ans, lui aussi présenté comme un acteur majeur de l’opération et poursuivi comme les deux précédents pour association de malfaiteurs (il est en parallèle mis en examen dans une affaire de vol de lingots d’or). Sa trace avait été remontée grâce à des indices ADN retrouvés sur des outils et des sachets de billets découverts dans un garage, par suite d’une dénonciation anonyme. Le propriétaire de la cache sera lui aussi présent aux assises.
Un des accusés assassiné
Un sixième homme identifié dans le dossier aurait dû comparaître ce mercredi mais a été assassiné en 2021. La police estime d’ailleurs que deux règlements de compte survenus dans la banlieue lyonnaise, et dont le frère d’un des accusés a été victime, sont liés aux suites du braquage, rapporte l’AFP.
D’après les investigations menées côté français par l’Office central de lutte contre le crime organisé et la direction interrégionale de police judiciaire de Lyon, certains individus de cette affaire sont également mêlés à une précédente attaque, survenue en 2017, à Daillens. Au total, huit braquages ont eu lieu en Suisse lors des sept dernières années.
«Cette affaire n’a pas livré tous ses secrets et des zones d’ombre demeurent», a précisé le juge d’instruction dans son ordonnance de renvoi. Le procès doit se terminer le 7 avril. Les accusés risquent de dix ans de prison à la réclusion à perpétuité.