Condamné le 23 janvier 2024 à huit mois d’emprisonnement avec sursis probatoire pour avoir tenté, en septembre 2023, d’incendier le consulat d’Iran à Paris, un homme de 60 ans, d’origine iranienne, avait fait appel de son jugement. Son procès s’ouvre ce lundi 24 juin devant la cour d’appel de Paris.
La cour d’appel de Paris doit se pencher, ce lundi 24 juin, sur une affaire datant du 9 septembre 2023. À l’époque, un Français d’origine iranienne, âgé de 60 ans et né à Téhéran, avait tenté d’incendier le consulat d’Iran à Paris en mettant le feu à des pneus devant la grille de cette ambassade. Le but de son acte, selon lui, était de protester en particulier contre le sort réservé aux femmes et aux jeunes filles arrêtées en Iran.
L’homme avait alors été jugé en comparution immédiate le 23 janvier 2024 des chefs de «dégradation ou détérioration du bien d’autrui par un moyen dangereux pour les personnes». Devant le juge d’instruction, cet ancien prothésiste et orthésiste avait de nouveau assumé son geste qu’il a justifié par son opposition au gouvernement de la République islamique d’Iran.
Il avait expliqué vouloir soutenir les mouvements de révolte à Téhéran et avait crié «Femmes, vie, liberté» au moment de passer devant la justice. Ce slogan a été utilisé lors des manifestations qui ont suivi la mort de la jeune étudiante iranienne d’origine kurde Mahsa Amini le 16 septembre 2022.
Des menaces réitérées en avril
Le sexagénaire avait été condamné à huit mois d’emprisonnement avec un sursis probatoire de deux ans, suivant les réquisitions du parquet. Aussi, cette peine est assortie d'une interdiction de paraître dans le 16e arrondissement de Paris, de porter ou de détenir une arme pendant cinq ans et de l'obligation d'indemniser les victimes. L’homme avait ensuite fait appel de son jugement et son procès sera, par conséquent, de retour ce lundi 24 juin devant la justice.
Néanmoins, ce même suspect avait de nouveau refait parler de lui récemment. En effet, le 19 avril 2024, l’homme s’était introduit dans le consulat d’Iran en étant muni d’un gilet avec des explosifs, qui se sont avérés être faux.
D’après des témoins entendus par la police, le suspect avait fait tomber des drapeaux iraniens avant de prononcer un discours d’opposition en gardant son calme, évoquant l’exécution récente de deux de ses proches et disant être à bout et vouloir mourir. Il avait demandé aux civils de s’éloigner et souhaitait que les médias soient informés.
Il avait été interpellé le jour même puis placé en garde à vue. Il a été présenté en comparution immédiate le 22 avril et a été condamné à dix mois de prison avec sursis.