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Accusation de «transphobie» chez McDonald's : un employeur jugé ce lundi

Syntia Dersoir accuse son employeur de transphobie. [ Sébastien BOZON/AFP]

Le conseil de prud'hommes d'Angers rendra son jugement, ce lundi 24 juin, dans l’affaire opposant Syntia Dersoir au responsable de son restaurant qu’elle accuse de discrimination et de harcèlement.

Un procès pour «discrimination liée à l’identité de genre» et «harcèlement moral». Ce lundi 24 juin, le conseil de prud'hommes d'Angers rendra son jugement dans le dossier opposant une salariée d’un McDonald’s du Maine-et-Loire à son employeur. Recrutée en septembre 2022 par le fast-food sous son identité masculine, Syntia accuse ses responsables de transphobie. 

Selon la plaignante, son employeur refusait d'utiliser son prénom féminin et lui reprochait d'être trop maquillée. À l’époque, la jeune femme était en transition de genre, mais toujours un homme pour l'état-civil, ce qui n'est plus le cas aujourd'hui. Un jugement avait fait l’objet d’une audience le 15 avril dernier à Angers et avait été mis en délibéré à ce lundi 24 juin.  

«un entretien de recadrage»

Début janvier 2023, en retard après un rendez-vous médical, elle décide de se rendre directement à son travail avec des vêtements féminins, des faux seins et du maquillage, expliquant avoir senti une certaine «bienveillance» de la part de son entreprise et de ses collègues. 

Quelques semaines plus tard, la jeune femme est convoquée à «un entretien de recadrage» durant lequel on l'appelle par son prénom masculin et on lui demande de ne plus se maquiller, a déclaré son avocate, Maître Gwénola Vaubois. «On lui demande d'atténuer son maquillage, pas de l'enlever», en vertu d'un règlement intérieur qui prescrit «pour tout le monde» un «maquillage léger et discret», a réagi l'avocat du restaurant, maître Pascal Landais. 

30.000 euros de dommages et intérêts 

Dans les jours qui suivent, les responsables de Syntia font tout pour empêcher l'emploi de son nouveau prénom féminin, l'interdisant par voie d'affichage dans le restaurant et rappelant à l'ordre par écrit deux collègues qui l'avaient adopté. Selon sa défense, l'employeur invoquera même une loi de 1794 qui n'aurait jamais été abrogée. 

Refusant d'ôter son maquillage, Syntia ne sera plus autorisée à rejoindre son poste de travail. Elle est en arrêt-maladie depuis mars 2023 et a fait l'objet d'un avertissement de la part de ses responsables qui a depuis été levé. 

La jeune femme réclame la résiliation de son contrat de travail, un total de 30.000 euros de dommages et intérêts ainsi que l'indemnisation des huit mois d'arrêt de travail qui n'ont pas été couverts par la Sécurité sociale (un peu moins de 20.000 euros). 

De son côté, le restaurant plaide «des réactions maladroites mais pas de discrimination ou de harcèlement», rejetant toutes les demandes. Syntia a également saisi l'inspection du travail et déposé une plainte au pénal.

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