Deux ans après, une reconstitution de la nuit de la disparition de Delphine Jubillar, une infirmière de 33 ans, se tiendra mardi à Cagnac-les-Mines (Tarn), à laquelle participera Cédric, son mari, mis en examen en juin 2021 pour homicide conjugal.
L'enquête se poursuit. Deux ans après les faits, une reconstitution de la nuit de la disparition de Delphine Jubillar se tiendra ce mardi 13 décembre à Cagnac-les-Mines dans le Tarn. Son mari Cédric Jubillar, mis en examen pour homicide conjugal, y prendra part.
L'opération, diligentée par les magistrates instructeurs doit permettre de revenir sur le déroulé précis de la soirée «sur la base des déclarations du mis en examen ou des constatations de la police scientifique et des témoignages s'il y en a», détaille Samuel Vuelta-Simon, procureur de la République de Toulouse à l'AFP.
Dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020, en plein couvre-feu, Delphine Jubillar, mère de deux enfants, avait disparu en laissant derrière elle ses papiers, lunettes et clés.
Les différentes parties sont conviées par la justice à 20H00 dans la maison du couple, près d'Albi, figée depuis décembre 2020. Malgré d'importantes campagnes de recherches menées depuis deux ans et à l'approche de la fin de l'instruction, son corps et son portable restent introuvables.
Le mari, Cédric Jubillar, dont Delphine souhaitait se séparer, crie depuis le début de l'affaire son innocence. Selon le peintre-plaquiste, sa femme serait sortie de la maison vers 23h pour promener leurs deux chiens, vêtue d'une doudoune blanche et avec son téléphone portable. Ce jour-là, il dit avoir été réveillé vers 4h par les pleurs de leur fille, constaté l'absence de Delphine, avant d'alerter les gendarmes.
En présence d'une centaine de gendarmes
En juin 2021, Cédric Jubillar a été mis en examen et écroué à la prison de Seysses, près de Toulouse. L'ex-procureur de la République de Toulouse, Dominique Alzéari, faisait alors état d'un «contexte de séparation très conflictuel», de «comportements agressifs» du suspect et d'un faisceau d'indices graves, parmi lesquels des éléments de téléphonie et deux témoignages.
Deux voisines ont déclaré aux gendarmes avoir entendu des cris stridents de femme vers 23h le 15 décembre et le fils du couple, âgé alors de 6 ans, parle d'une dispute entre ses parents. Ce que Cédric Jubillar nie.
Toutefois, faute de corps, d'aveux ou de preuve irréfutable impliquant Cédric Jubillar, une source proche de l'enquête préfère parler d'une «mise en situation» plutôt que d'une «reconstitution». La reconstitution était demandée par les avocats de la défense.
Une centaine de gendarmes seront déployés pour sécuriser les lieux et éviter l'attroupement de journalistes et de badauds.
En 2020, à quelques jours de Noël, la France s'était émue de la disparition de cette jeune infirmière, survenue quelques semaines après la condamnation de Jonathan Daval pour le meurtre de son épouse qu'il avait longtemps nié, jouant le rôle du mari éploré.