Gynécologue et violeur en série ? 161 patientes ont déposé plainte contre un praticien du Val-d’Oise, pour des faits de viols et d’agressions sexuelles.
L’une d’entre elle a décrit à RTL des caresses sur l’intérieur des cuisses, au prétexte qu’il fallait se détendre pour la pose d’un stérilet. S’en sont suivies d’autres sur la poitrine, des bisous sur le front, les joues ou les jambes, alors que la douleur de l’intervention lui faisait perdre connaissance lors de courts instants.
«Il tournait au niveau des étriers et faisait des va-et-vient dans mon vagin. Ce n’étaient pas des gestes médicaux, j'étais dans un état second, comme au-dessus de mon corps. Je subissais ce qui se passait sans pouvoir réagir», a-t-elle raconté.
Les premiers actes dans les années 1980
L’ouverture de l’instruction remonte à 2013, mais certains actes remonteraient aux années 1980. Le travail des enquêteurs et enquêtrices a été de retrouver les victimes, qui n’avaient pas forcément conscience de ce qu’elles avaient subi. Ils ont permis le recueil de 118 plaintes et le gynécologue est mis en examen pour 75 viols et 14 agressions sexuelles.
Depuis septembre, 43 nouvelles plaintes ont été déposées. Soit un total de 161, faisant de ce dossier une procédure extrêmement lourde, et donc longue. En cours depuis huit ans, l’enquête pourrait ainsi durer encore dix à quinze ans, rapportent nos confrères. Le problème étant que, pour les victimes qui se sont déjà manifestées, le besoin d’un procès se fait pressant. Pour cela, les juges doivent cependant clore l’instruction.
Des pratiques «à l’asiatique»
La peur est que le gynécologue, âgé de 70 ans, ne meurt avant d’être jugé. Celui-ci se défend en expliquant que ses gestes servaient à détendre ses patientes. «A l’asiatique», a-t-il expliqué, en référence à ses origines vietnamiennes. Il est actuellement en liberté mais sous contrôle judiciaire, avec interdiction de pratiquer la médecine.
Des sources affirment par ailleurs que certains de ses confrères auraient pu connaître ses pratiques. Le conseil de l’Ordre des médecins et le parquet de Pontoise auraient également reçu plusieurs plaintes, mais classées sans suite à l’époque (année 2000), par manque de preuves.