Le procureur de Chambéry a réfuté ce dimanche la thèse de l’agression avancée par la maman d’Anna-Chloé. La jeune collégienne de 11 ans a été très fortement blessée au visage après que sa tête a heurté le banc de la cour de récréation.
L’enquête menée par le parquet de Chambéry a abouti ce dimanche au soutien de la thèse de l’accident. Ainsi, d’après les éléments récoltés, l'élève était en retard alors que la cloche avait sonné la fin de la récréation ; elle a chuté sur un banc puis au sol. A ce moment, selon «plusieurs témoignages», Anna-Chloé était seule.
La mère d’Anna-Chloé, élève de sixième dans lycée privé de Chambéry avait dénoncé sur les réseaux sociaux l’agression raciste dont aurait été victime sa fille de 11 ans. Le 15 décembre dernier, elle avait été prévenue par le collège du Rocher que sa fille avait été victime d’un accident dans la cour de récréation et que les pompiers étaient sur place.
Dans un long message, la maman d’Anna-Chloé avait décrit les blessures de son enfant : «Arrivée à l’hôpital, j’ai vu un trou sur le visage avec l’œil qui se voyait de l’extérieur. (…) Elle est entrée au bloc opératoire et ça a duré deux heures.» Après cette opération qui aura valu 29 points de suture à la collégienne, un scanner a montré qu’elle souffrait également d’une fracture du nez.
Anna-Chloé victime de harcèlement selon sa mère
Selon sa mère, la jeune fille subirait depuis la rentrée, «des violences verbales racistes et même physiques.» Dans son message sur les réseaux elle confiait : «J’avais demandé à rencontrer les responsables de l’établissement à plusieurs reprises et ils ne m’ont reçue que le jour où elle s’était défendue en rendant un coup qu’une camarade lui avait donné en la traitant de ‘Sale nègre’.»
L’affaire a pris une ampleur telle que le ministre l’Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer avait demandé l’ouverture d’une enquête. Le directeur de l’école qui défendait la thèse de l’accident a dû être placé sous protection policière, son adresse ayant été diffusée sur Internet. Il aurait également fait l’objet de nombreuses menaces de mort.
La mère d’Anna-Chloé, a lancé une cagnotte sur la plate-forme Leetchi, espérant recueillir 30.000 euros «pour payer les honoraires et dépenses non prises en charge». Elle a également reçu le soutien de personnalités publiques, parmi lesquelles Cyril Hanouna.
Si la thèse de l’agression est rejetée «fermement» par le parquet, le directeur de cabinet de la rectrice de Grenoble, Samuel Vitel, appelle au calme. «L'emballement n'est au bénéfice de personne, nous voulons faire retomber la pression pour tout le monde» a-t-il confié.