Pour la quatrième année consécutive, la Caisse d’épargne et l’association e-Enfance (3018) viennent de dévoiler leur étude annuelle sur le cyberharcèlement et le harcèlement. Les chiffres recensés font état d’une hausse de ce fléau chez les jeunes, en particulier chez les enfants en primaire.
Le numéro d’appel national est davantage sollicité, et à raison. Il y a quelques jours, la Caisse d’épargne, en partenariat avec l’association e-Enfance (3018), a sorti son étude annuelle sur le cyberharcèlement et le harcèlement. Et les chiffres font froid dans le dos.
Selon l’enquête, réalisée au mois de mai 2024 auprès de 1.602 binômes de parents-enfants âgés de 6 à 18 ans, 36% des enfants ont été au moins une fois concernés par le harcèlement ou le cyberharcèlement. En outre, 23% révèlent avoir subi du cyberharcèlement, contre déjà 18% en 2023.
Par ailleurs, sur 24% d’enfants ayant déjà subi du harcèlement, 80% affirment en avoir été victime au sein même de leur établissement. Pire encore : ce phénomène, que le gouvernement essaie de plus en plus de contrer, concerne majoritairement les enfants les plus jeunes. «27% des élèves de primaire ont été confrontés au moins une fois à du harcèlement, contre 25% au collège et 19% au lycée», relève l’étude.
La faute aux réseaux sociaux ?
En cause : une addiction au smartphone, de plus en plus précoce. En effet, 22% des enfants sondés et scolarisés en primaires seraient déjà accros à leur smartphone, contre 24% pour les collégiens et 28% pour les lycéens : «67% des enfants en primaire sont déjà inscrits sur les réseaux sociaux et les messageries, malgré l’interdiction d’accès aux moins de 13 ans», indique l’étude.
De fait, les enfants âgés entre 6 et 18 ans semblent loin d’être protégés du fléau qu’est le cyberharcèlement.
Et si l’on aurait tendance à penser que les réseaux sociaux sont les plates-formes majoritairement propices au cyberharcèlement, les chiffres démontrent le contraire. De fait, 44% des enfants cyberharcelés le sont davantage sur WhatsApp que sur les réseaux.
Les parents veulent des actions plus concrètes
Les conséquences du harcèlement ainsi que du cyberharcèlement sont multiples : perte de confiance en soi (58%), difficultés scolaires (57%), des envies de vengeance (43%), ou encore des pensées suicidaires (29%).
Pour l’heure, malgré l’arrivée du numéro d’appel national spécialement dédié aux personnes victimes de harcèlement (3018), les parents sont dans l’attente d’actions plus concrètes et plus drastiques.
Toutefois, 77.000 appels ont été passés au 3018 au premier semestre 2024, soit déjà plus que sur l’ensemble de l’année 2023 (50.000).