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Extinction Rébellion : le collectif veut bloquer Paris pendant «plusieurs jours» pour le climat

Le collectif Extinction Rébellion avait manifesté devant la Banque de France pour condamner l'inaction climatique en avril 2021. [Thomas SAMSON / AFP]

À près d’une semaine du second tour, les programmes des deux finalistes de l’élection présidentielle ont été passés en revue par les principales organisations environnementales, et leurs conclusions sont sans appel : les mesures annoncées sont jugées très largement insuffisantes.

Pour remettre les questions environnementales «au centre des préoccupations», le mouvement écologiste Extinction Rébellion prévoit une action ce samedi 16 avril à Paris. L’objectif : bloquer la capitale.

Près d’un millier de militants du groupe écologiste Extinction Rebéllion ont déjà investi une partie des Grands Boulevards, dans le centre de Paris, ce samedi matin, afin d’en faire «une grande agorra» pendant le week-end de Pâques pour discuter de l’urgence climatique. Sur environ 300 mètres, les militants ont bloqué la circulation en installant des barricades et en organisant un sit-in géant sur le boulevard.

«On a prévu de rester trois jours» jusqu’à lundi soir, a indiqué un porte-parole à l’AFP. «Nous appelons les citoyens à nous rejoindre, le blocage et l’occupation de l’espace public vont s’intensifier», a-t-elle prévenu, insistant sur le caractère non-violent du mouvement.

La date de cette action n’a pas été choisie au hasard. La branche française du mouvement a en effet prévu de se mobiliser à une semaine du second tour des élections présidentielles pour «perturber le cycle électoral français et son business as usual», explique la porte-parole.

l'écologie absente des programmes

Le mouvement écologiste entend faire raisonner un constat indéniable : les deux candidats finalistes ne mettront pas davantage les questions écologiques au cœur de leurs programmes. Un avis partagé par toutes les principales organisations environnementales.

«Ni le programme d’Emmanuel Macron, ni celui de Marine Le Pen ne brillent par leurs mesures en faveur de l’environnement», juge Jean-François Julliard, le directeur général de Greenpeace France.

Condamné à deux reprises par la justice française pour «inaction climatique», puis mis en demeure par le conseil d’État pour son non-respect des engagements en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre, Emmanuel Macron a pourtant promis d’enrichir son programme à ce sujet.

«Difficile de croire à de nouvelles promesses après un quinquennat de renoncements», commente le patron de l’ONG, évoquant la sortie avortée du glyphosate, la réautorisation des néonicotinoïdes «tueurs d’abeilles» ou encore l’abandon de la quasi-totalité des propositions de la convention citoyenne sur le climat.

Même constat du côté de Marine Le Pen, dont l’engagement écologique se résume à quelques lignes de son programme qui évoquent un «terrorisme climatique», la sortie du «Green deal européen» ainsi que la demande d’un «moratoire sur le solaire et l’éolien» le tout en vantant les mérites du nucléaire et du gaz russe.

Arrêter de mettre l'écologie sous le tapis 

Une situation alarmante qui fait monter au créneau les militants d’Extinction Rébellion : «On veut attirer l’attention, forcer les dirigeants, les deux candidats à nous écouter, à arrêter de mettre l’écologie sous le tapis. Répéter au peuple qu’on ne peut pas attendre 5 ans de plus. Cela fait 34 ans que le Giec existe, que les scientifiques publient des rapports sur une situation de plus en plus catastrophique, et aucun des candidats ne prend la mesure de la gravité de la situation. Alors on sait bien qu’on ne va pas tout changer, mais on acte le fait qu’on ne fait plus confiance aux politiques», explique une militante.

Pour autant, et malgré leur engagement, les militants écologistes ne souhaitent pas donner de consignes de vote : «On ne donne pas de consignes, on est tous dans une situation délicate. On combat la politique d’Emmanuel Macron depuis 5 ans, et celles de ses prédécesseurs, ou plutôt leur inaction. Mais nous menons évidemment aussi un combat sans ambiguïté contre l’extrême droite», conclut la jeune femme.

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