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Les citadins locataires, mauvais élèves du tri des déchets

Manque de place dans les cuisines, locaux à poubelles peu adaptés: on trie deux fois moins nos déchets ménagers en ville qu'à la campagne, a révélé mardi l'organisme Eco-Emballages qui présentait dans un centre de tri de Saint-Fons (Rhône) son bilan du recyclage 2013 en Rhône-Alpes et en France.

 

"Le tri est lié à la superficie de l'habitat, 28% des personnes ne trient pas car ils ne savent pas où mettre leurs emballages, mais ce n'est pas une fatalité", a souligné lors d'une conférence de presse Richard Quemin, directeur régional Sud-Est d'Eco-Emballages, citant des initiatives pour densifier les collectes et améliorer l'information auprès des habitants.

Eco-Emballages, société privée agréée par l'Etat pour piloter le dispositif national de tri et de recyclage des emballages ménagers, a ainsi calculé qu'en secteur urbain chaque habitant a en moyenne trié 30 kgs d'emballages par an, contre 54 kg par habitant et par an en milieu rural. Ce chiffre peut chuter à 15kg/hab/an dans certains quartiers, ou à l'inverse décoller à 70kg/hab/an dans certaines zones rurales, championnes en la matière.

 

Les pires ? Les locataires

Ainsi, ceux et celles qui trient le moins souvent leurs déchets dans les bacs jaunes ou verts sont des locataires vivant dans des logements de moins de 60m2 en zone urbaine dense, dans des logements sociaux ou dans un environnement sale ou mal entretenu, selon l'organisme.

"Quand les locaux à poubelles collectifs des immeubles sont petits, débordant de poubelles mal triées, et dans des espaces sombres, ce n'est pas évident d'avoir le bon geste", a admis M. Quemin.

A Saint-Etienne, Eco-Emballages a ainsi mené une expérimentation en 2013 avec une équipe de 7 "ambassadeurs" chargés d'expliquer le recyclage aux habitants. Après avoir effectué des diagnostics dans des locaux et ajouté 20% de bacs de tri et avoir mobilisé les habitants, les "performances de tri ont augmenté de 57%", selon la société.

 

Des incitations fiscales

L'incitation fiscale est aussi un moteur pour les communes: en 2013, Eco-Emballages a versé 566 millions d'euros à l'ensemble des collectivités locales, dont 48 millions d'euros aux collectivités de Rhône-Alpes pour les tonnes triées par exemple, soir 8 euros par habitant.

"Plus l'habitant trie, plus Eco-Emballages rémunère. Les industriels qui adhèrent à Eco-Emballages (20.000 adhérents) le font via une contribution financière au prorata du poids des emballages. Plus l'emballage va être +éco-conçu+ avec une consigne de tri sur son emballage, moins il va payer, plus on a un emballage +perturbateur du recyclage+ plus il va payer. En retour Eco-Emballages rémunère les collectivités locales avec l'argent des industriels, au prorata des tonnes recyclées", a précisé M. Quemin.

Cette redistribution auprès des collectivités impacte directement la taxe d'enlèvement des ordures ménagères qui baisse lorsque le tri a été performant.

 

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