Des indiens de plusieurs tribus du Brésil ont revendiqué jeudi la restauration d'un immeuble colonial en ruines que les autorités de Rio veulent transformer en centre commercial du complexe sportif du Maracana, le stade où sera jouée la finale du Mondial de football 2014.
"Ce territoire était celui des Indiens Maracana. Nous voulons profiter de la conférence de l'ONU sur le développement durable Rio+20 pour attirer l'attention du monde", a déclaré à l'AFP Afonso Xamakiri Apurina qui dirige ce mouvement de résistance des Indiens.
Guajajaras, pataxos, tukanos, fulni-o et apurinas, entre autres ethnies, vivent depuis 2006 dans des cabanes en terre autour de l'édifice délabré qui abritait l'ex-Musée de l'Indien, tout à côté du temple du football brésilien.
Le stade Maracana subit une rénovation complète pour accueillir des matchs du Mondial 2014.
"C'est la lutte de David contre Goliath. On ne nous écoute pas à l'ONU. Le gouvernement brésilien a déjà dépensé un milliiard de reais (500 millions de dollars) dans la rénovation du stade et il n'y a rien pour les 240 peuples indigènes du pays qui parlent 160 langues différentes", a déploré Carlos Tucano de l'Etat d'Amazonas.
"Je ne suis pas contre la Coupe du monde mais au moins qu'on nous laisse cet espace", a-t-il ajouté.
Les Indiens ont chanté autour d'un feu avant d'enlacer symboliquement les murs de l'immeuble et de faire signer une pétition.
Ils demandent qu'il soit aménagé pour être le siège de la première Faculté indigène de Rio où seraient étudiés leurs savoirs ancestraux, l'histoire et leur culture.
Le premier propriétaire du terrain, le duc de Saxe, a donné en 1865 le terrain pour y construire un centre de recherches sur les Indiens. L'immeuble a abrité en 1953 le premier Musée de l'Indien mais, à partir de 1977, quand le musée a été transféré dans le quartier de Botafogo, l'immeuble est tombé à l'abandon et a échu au ministère de l'Agriculture.
La population indigène représente moins de 1% des 191 millions d'habitants du Brésil, et occupe 12% du territoire brésilien, la plupart en Amazonie.