Vendredi 13, une date tout sauf anodine. Profitant de l’événement, les superstitieux sont nombreux à tenter leur chance au jeu, pour défier le hasard et tenter de remporter le jackpot du Super Loto, fixé symboliquement à 13 millions d'euros ce vendredi.
Mais pourquoi le vendredi 13 suscite-t-il une telle frénésie de paris ? Pour la professeure d’histoire Elisabeth Belmas et l’anthropologue Dominique Desjeux, cela s’explique par la combinaison de deux symboles : le chiffre 13 et le jour du vendredi.
La croyance qui associe le 13 à la malchance provient en partie de la tradition chrétienne, et notamment du dernier repas de Jésus-Christ, la Cène. Parmi les 13 convives, dont 12 apôtres, se trouvait le traître Judas. Pareil malheur se retrouve dans les légendes nordiques et la mort du dieu Balder lors du banquet d’Odin, avec là encore 13 protagonistes.
A l’inverse, note Elisabeth Belmas, «les Egyptiens anciens y voyaient un signe de chance». Au final, c’est l’Arcane XIII du tarot divinatoire qui résume le mieux les deux facettes de ce chiffre. Représentation de la mort et de la renaissance, la carte incarne la crainte et l’espoir que suscite le 13.
La double symbolique du vendredi
Le vendredi, lui aussi, jouit d’un double sens. Sous influence gréco-latine, il était consacré à Aphrodite, déesse de l’amour. Un jour de fête, donc. Il est également positif pour les musulmans et les juifs. Mais sous influence chrétienne, il devient le vendredi saint, jour de la mort du Christ, synonyme de retenue, voire de jeûne.
Un double effet constaté par Dominique Desjeux : «A l’évocation du vendredi 13, certains y voient la fortune, d’autres un film d’horreur», note-t-il.
Les vendredis 13 qui ont fait date dans l'histoire
La fin des Templiers : le vendredi 13 octobre 1307, Philippe le Bel fait arrêter les chevaliers du Temple, entraînant la chute de l’ordre.
Le crash des Andes : le vendredi 13 octobre 1972, le vol 571 Fuerza Aérea Uruguaya s’écrase dans les Andes. Se nourrissant de la chair des victimes, 16 survivants seront retrouvés 72 jours plus tard.
Le naufrage du «Concordia» : le vendredi 13 janvier 2012, le navire de croisière Costa Concordia s’échoue au large de l’Italie, entraînant la mort de 32 personnes.