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Les meilleurs mangas de mars 2020, pour s'évader pendant le confinement

Seinen, Shonen, Shojo… Il y en aura pour tous les publics. [Sekiro/Mana Books]

En pleine épidémie de coronavirus, se réfugier dans des univers imaginaires peut être une excellente solution. Si l'agenda des sorties manga en librairies commence à être bouleversé, il est très facile de trouver ces nouveautés en version numérique.

SEKIRO 

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Le Japon féodal, la guerre entre clans, les samouraïs… L'an dernier, le jeu vidéo Sekiro : shadows die twice avait fait un carton, remportant même le titre de jeu de l'année aux Game awards. Une adaptation en manga de ce titre ardu au possible n'avait rien d'évident, mais Mana Books a vu juste avec Sekiro : Hanbei l'immortel. La nouvelle série, imaginée comme un préquel au jeu, est véritablement splendide.

Aux commandes, on trouve Shin Yamamoto (Twelve Demon Kings), qui a déjà démontré par le passé qu'il savait montrer la fureur des champs de bataille, avec un luxe de détails. L'histoire, cette fois-ci, se déroule pendant l'ère Sengoku (aux alentours de 1500) et permet de découvrir Hanbei, un personnage énigmatique rencontré pendant le jeu et doté d'étranges pouvoirs. Seul, mal fagoté, Il va malgré tout se dresser face à Isshin Ashina, un seigneur qui ne recule devant rien pour asseoir sa domination. La mission pourrait sembler hors d'atteinte, sauf que Hanbei est en fait incapable de… mourir. 

Sekiro, de Shin Yamamoto, éd. Mana Books, Tome 1 disponible 

DRIFTING DRAGONS

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Kutei Dragons © TAKU KUWABARA / Kodansha Ltd.

Il y a du Hayao Miyazaki et du Katsuhiro Otomo dans Drifting Dragons. Ce manga évoque en effet autant le merveilleux et l'écologie, chers au maître des studios Ghibli, que la fascination pour la technologie, teintée d'inquiétude, de l'auteur d'Akira, excusez du peu. On retrouve ainsi à la fois les inspirations Steampunk de Nausicaä de la Vallée du Vent (aussi en manga aux éd. Glénat) que celles de Steamboy (2004). Toutefois, la comparaison avec ces illustres maîtres s'arrête ici et son auteur, Taku Kuwabara, nous plonge bel et bien dans un univers de fantasy où le ciel, chargé de dragons et de créatures célestes, est le terrain de jeu de pêcheurs d'un nouveau genre.

Dans ce premier Tome, on découvre le quotidien de l'équipage du Quin Zaza - un navire des airs - spécialisé dans la chasse au dragon. Ces créatures mythiques sont recherchées pour la qualité de leur viande et les propriétés de leur peau ou d'autres parties de leurs corps. A travers le regard de Takita, une jeune recrue, Taku Kuwabara prend le temps de dépeindre le quotidien difficile et souvent étrange des dragonniers. A l'instar du chef d'œuvre Moby Dick, chaque membre possède ses propres motivations pour risquer sa vie sur ce navire. Si l'on reste encore loin des tourments décrits dans le livre de Melville, Drifting Dragons repose sur un scénario prometteur qui nous emmène loin, la tête dans les nuages. 

Drifting Dragons, de Taku Kuwabara, éd. Pika, tome 1 disponible.

CHAINSAW MAN

Attention, ovni ! Le monde du manga nous a habitués à des héros improbables, mais Chainsaw Man place vraiment la barre très haut avec Denji. Ce jeune homme borgne est prêt à tout pour rembourser les dettes de son défunt père, même à vendre des organes ou à avaler des mégots de cigarette. Accompagné de son chien-démon-tronçonneuse (je n'invente rien), Pochita, il joue occasionnellement les chasseurs de démons pour des yakuzas locaux, qui l'exploitent sans vergogne. Malgré tout, il vit dans une misère quasi-totale et on ne voit pas très bien ce qui pourrait le tirer de ce mauvais pas. Finalement, un événement sanglant va le transformer en profondeur, et lui offrir des pouvoirs incroyables.

Devenu Chainsaw Man (l'homme-tronçonneuse), il lui suffit de tirer sur une ficelle qui dépasse de sa poitrine (je n'invente toujours rien) pour activer le "Demon mode" et tout éclater sur son passage. Irrévérencieux, ultra-violent, pas du tout grand public, ce nouveau titre, signé Tatsuki Fujimoto (Fire Punch), ne recule devant rien. A priori, il n'avait même rien à faire dans le Weekly Shônen Jump, un des magazines principaux de prépublication au Japon, au ton plutôt familial habituellement. Mais le succès est au rendez-vous et il serait bien dommage que les lecteurs français se passent de Chainsaw Man. 

Chainsaw Man, de Tatsuki Fujimoto, éd. Kaze, Tome 1 disponible

Origin

Avec Origin, c'est une histoire d'amour qui dure. Le manga, lancé en France à la mi-2018, se poursuit à un rythme soutenu. Si on continue à en parler avec enthousiasme, c'est que ce Tome 8 est toujours d'un niveau ahurissant, prouvant que le Sud-coréen Boichi (le nom d'artiste de Mujik Park) fait décidément toujours partie des artistes les plus dingues du Manga game. Moins porté sur le sexe que dans ses autres séries, le mangaka veut vraiment privilégier le récit et, encore une fois, chaque case semble maîtrisée de bout en bout.

Dans ce volume, Origin, le robot humanoïde le plus avancé de sa génération, se démène toujours pour cacher son identité aux humains. Mais l'étau se resserre, notamment avec une enquête approfondie de l'AEE. Tiraillé entre sa mission - protéger les humains à tout prix -, et son manque de moyens financiers pour rester à  niveau, Origin mène une quête aux ramifications bien plus humaines qu'on aurait pu le penser. Et c'est là le tour de force de Boichi, malin, qui nous réserve aussi quelques coups de théâtres savamment dosés.  

Origin, de Boichi, éd. Pika, Tome 1 à 8 disponibles

Don’t Fake Your Smile

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NIJI AMAETEYO. © 2017 Kotomi AOKI / SHOGAKUKAN

En apercevant la couverture de Don't fake your smile (Ne feins pas ton sourire, en français) disponible ce mois-ci chez Akata, on pourrait croire à un énième shojo, dont la thématique aurait été vue et revue cent fois. Et pourtant, il s'agit d'un a priori que l'on chasse très vite après commencé ce manga signé Kotomi Aoki. Car le quotidien de la jeune Niji - lycéenne et vice-capitaine du club de judo - aurait pu s'annoncer plein d'amour et son avenir prometteur, au côté de son amoureux, Gaku, et de Hiyori, leur meilleur ami. Tout leur souriait, mais la vie de cette adolescente si pétillante va basculer après une agression...

Loin des clichés, Don't fake your smile est représentatif de la ligne éditoriale suivie par Akata en 2020, où les questions du sexisme et de l'homosexualité sont omniprésentes, faisant écho à l'actualité. Le trait sensible de Kotomi Aoki donne à voir un récit attachant, tout en ayant le mérite de poser des questions sociétales profondes, sans jamais tomber dans le pathos ou la victimisation. 

Don't fake your smile, de Kotomi Aoki, éd. Akata, tome 1 disponible.

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