Indiana Jones 5 a reçu une standing ovation de cinq minutes ce jeudi soir à Cannes où le film, qui marque les adieux d’Harrison Ford avec la saga mythique, était projeté en avant-première mondiale. L’acteur, qui avait reçu quelques heures plus tôt une Palme d’honneur surprise n’a pas caché son émotion.
Bye Bye Indy. Ce jeudi soir au Festival de Cannes, Harrison Ford a bien eu du mal à contenir ses larmes à plusieurs reprises lors de la première de «Indiana Jones : le cadran de la destinée», le cinquième (et peut-être dernier) chapitre de l'une des franchises les plus célèbres de l'histoire du cinéma. A l’issue de la projection, il n’a pas caché son émotion durant les cinq minutes de standing ovation.
Harrison Ford looks teary during the standing ovation after the world premiere of Indiana Jones and the Dial of Destiny #Cannes2023 pic.twitter.com/vpnejeGfev
— Chris Gardner (@chrissgardner) May 18, 2023
La venue de la légende du cinéma hollywoodien sur la Croisette était l'un des moments les plus attendus du Festival. Qui le lui a bien rendu, en lui décernant une Palme d'honneur surprise sous les applaudissements, avant la projection de gala. Il était temps : ce cinquième épisode d'«Indiana Jones», qui sort en salles fin juin, marque les adieux de Ford avec l'un de ses personnages fétiches, outre Han Solo dans «Star Wars». Celui d'un archéologue au fouet et au chapeau, créé par Georges Lucas et Steven Spielberg en 1981.
Après «Le royaume du crâne de cristal», le moins apprécié des fans, également présenté sur la Croisette il y a quinze ans, le nouveau réalisateur, James Mangold («Le Mans 66», «Walk The Line»), a choisi de jouer la carte de la fidélité à l'univers d'Indiana Jones, capable de se sortir d'une situation périlleuse d'un coup de fouet, mais paralysé face aux animaux rampants.
Lifting numérique
Dès les premières images, c'est un Harrison Ford rajeuni d'une bonne quarantaine d'années qui apparaît à l'écran, témoignant des progrès des techniques de lifting numérique de plus en plus prisées par Hollywood. Un artifice employé pendant une bonne vingtaine de minutes, le temps d'une séquence d'attaque d'un train nazi, pendant la Seconde Guerre mondiale, en forme d'hommage au cinéma d'aventure d'autrefois. Avant que le film ne retrouve le Pr Jones en 1969, usé, au bord du divorce, à la veille de son départ en retraite. Rien de mieux qu'une nouvelle aventure pour retrouver le moral.
Face à lui, Madds Mikkelsen («Doctor Strange», «Drunk»), l'un des meilleurs méchants du cinéma, incarne le machiavélique Jürgen Voller, un scientifique nazi qui a vendu ses talents en matière de fusées aux Etats-Unis d'Amérique après la guerre. Indiana Jones doit l'empêcher de mettre la main sur un cadran antique, mis au point par Archimède, qui lui permettrait de voyager dans le temps et de changer l'issue du conflit mondial.
Pour remettre le tout au goût du jour, les producteurs ont misé sur les acolytes d'Indiana Jones, dont un adolescent français propulsé dans ce casting hollywoodien, Ethann Isidore, dans le rôle d'un pickpocket marocain rusé, Teddy. Helena Shaw, la filleule de l'archéologue, jouée par Phoebe Waller-Bridge («Fleabag») est chargée d'apporter une touche de féminisme à l'écran, une mission que cette Britannique avait déjà remplie dans le dernier «James Bond», côté scénario cette fois.
Dans le film, elle va bousculer le vieil aventurier, n'hésitant pas à le traiter de «voleur de tombes vieillissant».
Harrison Ford «en forme»
Mais Harrison Ford, légende du cinéma, «est encore tout à fait en forme», a salué le réalisateur, interrogé par l'AFP. Suffisamment en tout cas pour enchaîner sans trembler une chasse au trésor sous-marine au large de la Sicile, une course-poursuite en tuk-tuk dans les ruelles de Tanger ou une cavalcade effrénée dans le métro de Manhattan.
Un menu copieux pour un film de 2h34, le plus long de la série, témoignant d'une tendance inflationniste dans nombre de blockbusters récents. «Vous savez, il y a des équipes tellement importantes qui travaillent sur ces films, que les dix dernières minutes sont juste le générique», tempère dans un sourire le réalisateur auprès de l'AFP. «En vrai, le film dure plutôt 2h20».
De quoi contenter les fans, espère Disney, qui a mis la main sur la saga en même temps que sur «Star Wars» en rachetant Lucasfilm en 2012. La présentation de ce film, promis depuis la pandémie, est pour la firme aux grandes oreilles l'un des plus gros paris de l'année. L'an dernier, le Festival de Cannes avait porté chance à un autre film d'action événement, «Top Gun: Maverick», qui a ensuite triomphé dans les salles du monde entier et rapporté près de 1,5 milliard de dollars.