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Festival de Cannes : voici les 10 plus grands scandales de l'histoire de la Croisette

En 1994, Quentin Tarantino n'avait pas fait dans la dentelle après avoir reçu sa Palme d'or. [© PATRICK HERTZOG / AFP]

Alors que la 77e édition du Festival de Cannes ouvre ses portes ce mardi 14 mai, la question se pose à nouveau, comme tous les ans, de savoir quel scandale va bien pouvoir toucher la Croisette cette année. Depuis sa création en 1946, ils ont été nombreux à faire parler d'autre chose que de cinéma. Retour sur quelques clashs inoubliables.

1968 : Le Festival écourté pour la première fois

Le septième art, loin des préoccupations du monde ? En soutien aux événements de Mai-68 qui touchaient Paris, les réalisateurs François Truffaut, Claude Berri ou encore Jean-Luc Godard et plusieurs membres de jury, dont l’Italienne Monica Vitti, ont demandé l’arrêt du Festival de Cannes. Leur appel sera finalement entendu. L’événement cinématographique s'est clos sans remise de prix le 19 mai, au lieu du 24 mai.

1973 : «La grande bouffe» hué par le public

Présenté le 21 mai 1973, «La grande bouffe» de Marco Ferreri a suscité la controverse. Dans cette satire du consumérisme, Michel Piccoli, Philippe Noiret, Marcello Mastroianni et Ugo Tognazzi incarnent quatre copains qui se réunissent pour un séminaire gastronomique, en compagnie d’une femme jouée par Andréa Ferreol. Des retrouvailles faites d’excès qui se transforment en suicide collectif au milieu des excréments. L'histoire raconte qu'Ingrid Bergman, alors présidente du jury, aurait eu des nausées pendant la projection.

1979 : Françoise Sagan crie au complot

L’auteur de «Bonjour tristesse» n’avait pas sa langue dans sa poche. Et elle l'a prouvé quelques mois après avoir été présidente du jury de la 32e édition du Festival. Françoise Sagan a expliqué que les jurés auraient subi une forte pression de la part de la direction du Festival pour voter pour «Apocalypse Now». Le film de Francis Ford Coppola a décroché en effet la Palme d’or, ex-aequo avec «Le Tambour» de Volker Schlöndorff. Cette insinuation ou révélation (?) aura des conséquences pour Françoise Sagan. Le Festival n'a pas remboursé à la dramaturge ses notes de frais d’environ 1.500 euros.

1983 : Isabelle Adjani boycottée par les photographes

Alors qu’elle était sur la Croisette pour présenter le film de Jean Becker, «L’été meurtrier», en compétition, Isabelle Adjani a refusé de se prêter au jeu du photo-call. La sentence ne s'est pas fait attendre : les photographes ont posé leurs appareils photo lors de sa montée des marches et ont tourné le dos à celle qu’ils considèraient comme une diva insupportable.

1987 : Maurice Pialat sifflé pour sa Palme d’or

Son sacre pour «Sous le soleil de Satan» n'a pas plu à tout le monde. A l’annonce du résultat, de nombreuses personnes présentes dans le palais du Festival se sont mises à siffler et à huer le réalisateur. Fidèle à sa réputation, Maurice Pialat est monté sur scène pour recevoir son prix comme si de rien n'était, puis a répondu avec calme à ses détracteurs. «Si vous ne m’aimez pas, je peux vous dire que je ne vous aime pas non plus», a-t-il lancé, avant de lever le poing et de rejoindre les coulisses. Une phrase qui restera dans les annales.

1994 : Le doigt d'honneur de Quentin Tarantino

Quentin, il ne faut pas le chercher ! Alors qu’il était en train de recevoir la Palme d’or pour son film «Pulp Fiction» en 1994, le cinéaste a entendu dans la salle une jeune femme se plaindre du verdict. Au lieu de prendre le micro, Quentin Tarantino a répondu en lui faisant un joli doigt d’honneur.

1995 : Mathieu Kassovitz s’attire les foudres de la police

Mathieu Kassovitz a frappé fort avec son film «La Haine» qu’il est venu défendre à Cannes en 1995. L’œuvre étant jugée trop «anti-flics» par les policiers du service d’ordre du Festival, ces derniers ont tourné le dos au réalisateur et à son équipe lors du traditionnel tapis rouge. Malgré la polémique, «La Haine» est reparti avec le prix de la mise en scène.

1999 : Sophie Marceau huée par l'assemblée

Alors qu’elle avait passé la journée avec des enfants handicapés, Sophie Marceau a été obligée de monter sur scène pour remettre la Palme d’or aux frères Dardenne («Rosetta»). Mais l’actrice de «La Boum» est apparue confuse et ailleurs, livrant un discours décousu où elle critiquait le cinéma de ne pas être en phase avec le monde qui l'entoure. Alors maîtresse de cérémonie, Kristin Scott Thomas est venue à son secours. En 2005, Sophie Marceau se fera encore remarquer en dévoilant un sein sur le tapis rouge.

2002 : Gaspar Noé crée le malaise

Il y a des films qui dérangent et dont on ne peut oublier certains passages. A l’instar du film «Irréversible» de Gaspar Noé, avec Monica Bellucci et Vincent Cassel. Projeté sur la Croisette, le long-métrage offre des scènes d’une rare violence et d’un profond réalisme. Des dizaines de personnes n'ont pu supporter la scène de viol d’une vingtaine de minutes et ont préféré sortir de la salle. D’autres ont été victimes d'évanouissement.

2011 : Lars Von Trier «comprend Hitler»

Alors qu’il avait déjà suscité la polémique deux ans auparavant avec son long-métrage «Antichrist» qui comportait des «scènes de sexe non simulées», Lars Von Trier est devenu persona non grata en 2011, après ses propos lors de la conférence de presse du film «Melancholia». Devant une foule de journalistes, le réalisateur danois a déclaré : «Je suis avec les juifs bien sûr, mais pas trop, parce qu'Israël fait vraiment chier», ajoutant «Ok, je suis un nazi». La salle fut choquée.

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