A l’affiche du théâtre Douze jusqu'au 11 octobre, «Les pieds tanqués» raconte avec émotion et habileté une page de l’histoire contemporaine : la guerre d’Algérie. Une pièce touchante et intelligente campée par quatre comédiens impeccables.
Un terrain de pétanque, quatre hommes et au fil de cette partie de boules une plongée dans l'histoire de France et d'Algérie. Sur scène, Zé, pied-noir, Yaya jeune français né de parents algériens, Loule, Provençal n’ayant jamais quitté son village et Monsieur Blanc, Parisien récemment arrivé dans la région, vont aborder avec esprit et non sans dispute et humour, cette période douloureuse.
Tous ont un lien avec les deux pays. Et chacun, à travers son histoire personnelle faisant resurgir le passé, donne sa vision de la guerre d’Algérie. Des points de vue qui, une heure durant, vont se confronter entre débats, querelles et retrouvailles, offrant au fil de la pièce un éclairage pluriel sur cette période douloureuse, où au final personne ne gagne. Le FLN, l’OAS, la torture, la colonisation, l’expatriation, la colonisation, la question de l’identité, du «sens de l'histoire» et surtout du vivre ensemble traversent, avec à propos, cette pièce écrite par Philippe Chuyen comme un devoir de mémoire, avec pour objectif « de servir le présent sans polémique ni mise en accusation du passé ».
Les pieds tanqués, jusqu’au 11 octobre, Théâtre douze, Paris.