Après «Inconnu à cette adresse» et «Le syndrome de l’Ecossais», Thierry Lhermitte revient au théâtre avec un texte fort, «Fleurs de soleil», de Simon Wiesenthal. Campant tous les personnages de ce récit, le comédien livre une adaptation tout en délicatesse de cet ouvrage au succès international, depuis sa parution en 1969.
Sur un plateau quasi-nu, avec pour unique accessoire une chaise, Thierry Lhermitte se glisse dans la peau de Simon Wiesenthal, rescapé des camps de concentration et célèbre chasseur de nazi. Il se fait alors le passeur de son histoire. En 1942, Simon Wiesenthal recueille les derniers confessions d’un jeune SS sur le point de mourir. Karl, 29 ans, lui implore son pardon pour les crimes qu’il a commis. «Il cherche ma pitié, mais a-t-il droit à ma pitié ?», s’interroge sur scène Thierry Lhermitte, dans le rôle de Simon Wisenthal. «Sans dire un mot, je quitte la pièce», poursuit-il, lui refusant ainsi son pardon.
Un seul en scène intelligent et sans pathos
De retour auprès de ses compagnons des camps, il s’interroge : A-t-il eu tort ou raison ? Cette question le hantera toute sa vie. Au point que ce rescapé des camps de l’horreur la posa à plusieurs personnalités.
Mêlant à cette histoire poignante les témoignages audio habilement amenés par le metteur en scène Steve Suissa, de la politicienne Simone Veil, de la philosophe Elisabeth de Fontenay, du journaliste et écrivain Jacques Duquesnes, du prêtre Christian Delorme ou encore du moine bouddhiste Matthieu Ricard, entre autres - tous consultés par Simon Wiesenthal décédé en 2005 - ce seul en scène intelligent, et sans pathos, offre des pistes de réflexion à cette difficile question : peut-on pardonner l’impardonnable ? Peut-on pardonner au nom d’autrui ?
Fleurs du soleil, jusqu’au 29 mars, Théâtre Antoine, Paris.