Icône de la chanson française, muse de l'existentialisme et de Saint-Germain-des-Prés, Juliette Gréco a été élevée mercredi au rang de Commandeur dans l'ordre de la Légion d'Honneur par la ministre de la Culture et de la Communication, Aurélie Filippetti.
"Insoumise et libre, révoltée, engagée, vous vivez la vie comme vous la rêvez. Force vive toujours à coeur ouvert, vous aimez d'un amour immense la vie, les autres, les valeurs qui vous portent", a dit la ministre lors d'une cérémonie au ministère de la Culture.
"Compagne de jeu des Enfants Terribles du Paris d'après-guerre, on vous a voulu muse de l'existentialisme. Mais vous êtes l'interprète qui donne chaleur et chair aux images d'encre et de papier de ces poètes qui fréquentent alors les caves de St-Germain-des-Prés", a ajouté Aurélie Filippetti, en retraçant la carrière de la chanteuse et comédienne "mémoire vivante d'un Paris turbulent, symbole de son éternelle jeunesse".
Évoquant de récents disques avec les nouvelles générations d'auteurs dont Miossec, Benjamin Biolay, Olivia Ruiz ou Abd Al Malik, la ministre a souligné que Juliette Gréco "refuse que la légende ne l'érige en mausolée d'un temps qui n'est plus".
"La République dont vous incarnez les valeurs avec tant d'ardeur, de courage et de grâce vous rend hommage ce soir", a conclu Aurélie Filippetti.
Juliette Gréco qui fêtera ses 86 ans en février, a remercié la ministre pour cet "honneur exceptionnel".
"Je ne suis pas habituée aux applaudissements quand je ne chante pas", a-t-elle dit, très émue.
Au cours de la même cérémonie, le comédien et humoriste Michel Boujenah et Jacqueline Franjou, créatrice du Festival de Ramatuelle (Var), ont été faits officiers dans l'ordre national du Mérite.