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Quelques jours seulement après la date limite des transferts, les Los Angeles Lakers accueillent, ce dimanche, les Spurs de San Antonio au Staples Center. Une rencontre à suivre en direct à partir de 21h30 sur beIN Sports et NBA League Pass, entre deux clubs à l’opposé de la hiérarchie au sein de la conférence Ouest. Alors que les Lakers affichent le troisième pire record de la ligue actuellement, Tony Parker et ses coéquipiers restent parmi les grands (et rares) favoris pour le titre. Et ça fait plus de vingt ans que ça dure.
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Du côté de la franchise californienne, c’est une nouvelle ère qui commence avec la nomination en début de semaine de l’ancienne gloire du club, Earvin «Magic» Johnson, au poste de président des opérations sportives du club. Il aura la lourde responsabilité de conduire les affaires et la politique de recrutement des Lakers, tant lors de la Draft NBA - la bourse aux jeunes joueurs issus de l’Université ou venant de l’étranger qui se tient chaque année à la fin du mois de juin – que pendant la période des transferts.
I have high expectations for myself, this team and our organization. The @Lakers are about winning and I'll work hard to make that happen. pic.twitter.com/LVTANwY7uL
— Earvin Magic Johnson (@MagicJohnson) 22 février 2017
«Je suis très exigeant avec moi-même, cette équipe, et cette organisation. Les Lakers sont là pour la gagne et je travaillerais sans relâche pour que cela se passe».
Celui qui est un des joueurs les plus aimés par les fans de la franchise californienne est-il en mesure de redresser la barre d’un navire en perdition au milieu de l’océan NBA ? Certains en doutent. D’autres sont enthousiastes. Une chose est sûre, il y a une grande différence entre le fait d’être un joueur de légende ayant remporté cinq titres sous le maillot des Lakers, et celui de commander à la destinée d’un club depuis un bureau avec à sa disposition toutes les connaissances contractuelles et légales que la gestion d’un effectif requiert. «Magic» Johnson ne dispose d’aucune expérience préalable. Rappelons-le.
Ce qu’il faut savoir sur les Spurs de San Antonio
Les années se suivent et se ressemblent dans cette petite ville du Texas. Depuis que Gregg Popovich est arrivé aux affaires en 1996, vous pouvez parier sur la présence des Spurs en playoffs les yeux fermés. Avec un bon espoir qu’ils aillent loin, voir qu’ils remportent le championnat (cinq titres sur les vingt dernières années). Après avoir réalisé la meilleure saison du club l’an dernier, beaucoup s’attendait à voir les Spurs accuser le coup après le départ en retraite du légendaire Tim Duncan. Mais c’est mal connaître Gregg Popovich que de croire cela.
Tous les ans, ce coach parvient à obtenir le meilleur de son effectif. Un groupe qu’il participe à construire consciencieusement avec R.C. Buford, le manager général du club qui a toujours su recruter les bons vétérans, et les jeunes talents, qui vont permettre à l’équipe de briller. Acclamé pour la constance de ses excellents résultats, Gregg Popovich s’est récemment exprimé sur les points clefs de son succès sur le banc des Spurs. «La constance ? Cela dépend dans la qualité défensive collective de l’équipe, de la défense sur contre-attaque, des rebonds, du fait de ne pas perdre le ballon, d’avoir plus de tirs ouverts. Il y a plusieurs domaines permettant d’être constant (…) des domaines que l’on essaie de parfaire sans cesse », a-t-il confié mi-février après la victoire des siens face au Magic d’Orlando.
Et cette exigence porte ses fruits sur le terrain. San Antonio possède actuellement le deuxième meilleur bilan victoire/défaite de la ligue. Le club est numéro 1 en efficacité défensive, et cinquième en efficacité offensive. Des résultats très encourageants pour les Spurs. Mais l’an dernier, le club s’était fait éliminé des playoffs en demi-finale de conférence face au Thunder après avoir réalisé la meilleure saison de l’histoire du club. San Antonio sait que pour retourner en finale NBA, il leur faudra probablement passer par une confrontation face aux Golden State Warriors. Une équipe face à laquelle ils se sont imposés lors du premier match de la saison, et qu’ils doivent encore affronter à deux reprises cette saison (les 11 et 29 mars, à domicile). Deux matches qui permettront aux Spurs de se jauger face à une équipe historiquement dominante.
Ce qu’il faut savoir sur les Los Angeles Lakers
Après un début de saison presque encourageant où ils étaient virtuellement qualifiés pour les playoffs après 10 matchs, les Los Angeles Lakers se sont écroulés. Et c’est un euphémisme. Rien ne va pour la franchise californienne, ni la défense, ni l’attaque. Même ses jeunes espoirs semblent dans le dur. D’Angelo Russell est immature, sur et en dehors des terrains. Julius Randle est un joueur solide, mais a encore beaucoup à prouver pour s’imposer comme un joueur incontournable au sein de l’effectif. Jordan Clarkson est un bon joueur, sans plus. Brandon Ingram n’a que 19 ans.
La récente reprise en main du club par Jeannie Buss, fille de l’ancien propriétaire Jerry Buss et sœur de celui qui l’avait remplacé à la tête du club avant qu’il ne se fasse éjecter par celle-ci, Jim Buss, vient de déboucher sur une décision managériale d’ampleur. Le general manager Mitch Kupchak (à qui les Lakers doivent notamment le transfert de Pau Gasol en 2008 qui débouchera sur deux titres) a été remercié pour laisser sa place à Earvin «Magic» Johnson, ancienne gloire des Lakers. Bien qu’il n’est aucune expérience à la direction d’un club NBA, il a été nommé président des opération sportives du club, et a annoncé le recrutement de Rob Pelinka au poste de manager général. Rob Pelinka, c'est un ancien coéquipier de Chris Webber au sein du Fab Five à l'Université de Michigan au début des années 1990 devenu agent de joueurs (il représentait notamment Kobe Bryant, et était l’agent de stars de la ligue comme James Harden avant sa nomination). Un métier auquel il va devoir renoncer pour travailler aux côtés de «Magic» Johnson, mais qui lui permet de connaître le milieu comme sa poche.
La nomination de ce dernier a été accueilli plutôt tièdement au sein de la ligue. Si certains pensent que le meneur légendaire ne devrait pas manquer de titiller la curiosité des agents libres (Paul George notamment) et se montrer tout à fait à la hauteur de la tâche qui sera la sienne, plusieurs voix se sont élevées pour exprimer des doutes sur sa capacité à briller dans ses nouvelles fonctions. «Magic» Johnson n’a aucune expérience dans ce métier. Un métier très complexe, comme le rappelle d’autres, qui demande des années de pratique avant de maîtriser la subtilité des contrats et des négociations à mener avec les autres dirigeants de club.
Les détracteurs de l’ancien meneur des Lakers sont même allés jusqu’à déterrer d’anciens tweet de Johnson afin de montrer ses erreurs de jugements ces dernières années.
Comme cette fois où il a applaudi le recrutement de Rajon Rondo à Dallas (le joueur sera viré par le club au bout de quelques mois). Ou cette fois où il affirmait que Jimmer Fredette était une valeur sûre (il joue en Chine désormais). Ou qu'il félicitait les Knicks pour avoir nommé Derek Fisher comme coach (il sera viré en février 2016). Ou qu'il envisageait le fait de choisir Brandon Knight avec le premier choix de Draft s'il le pouvait (le joueur est sur le banc des Suns), soit devant Kyrie Irving, Klay Thompson, ou Kawhi Leonard.
The Dallas Mavericks' trade for Rajon Rondo puts them in position to be a contender in the Western Conference.
— Earvin Magic Johnson (@MagicJohnson) 19 décembre 2014
For all of you out there questioning Jimmer Fredette of BYU, he is the real deal. #MenCare
— Earvin Magic Johnson (@MagicJohnson) 20 mars 2011
Great move by Phil Jackson, James Dolan & Steve Mills, hiring Derek Fisher as the new head coach for the New York Knicks!
— Earvin Magic Johnson (@MagicJohnson) 10 juin 2014
If Brandon Knight were to come out, I would take him number 1 in the draft.
— Earvin Magic Johnson (@MagicJohnson) 27 mars 2011
Il semble toutefois important de ne pas tirer de conclusion hâtive sur la capacité de «Magic» Johnson à redresser les Lakers. D’autres stars avant lui se sont trompés, et ont dû apprendre au fur et à mesure (voir Larry Bird, ou Michael Jordan). Ce qui est certain, c’est que la réussite d’un joueur au cours de sa carrière ne détermine en rien sa capacité à diriger les affaires d’une franchise. Tous les regards sont tournés vers «Magic» Johnson, à lui désormais de prouver ce dont il est capable.
San Antonio Spurs @ Los Angeles Lakers, dimanche 21h30, sur beIn Sports et NBA League Pass.