Chaque semaine, Direct Matin propose avec #NBASundays de décrypter le duel du dimanche soir en NBA, accessible en France en prime time sur NBA League Pass et sur beIN Sports.
Réjouissons-nous. Deux des meilleurs joueurs NBA, et probablement de l’histoire, vont se retrouver face-à-face dimanche, à 21h30, heure française, lors de la rencontre entre les Cleveland Cavaliers et le Thunder d’Oklahoma City. Un match à suivre en direct sur beIN Sports et NBA League Pass. Un conseil : s’il y a un match NBA à regarder dans les jours qui viennent, c’est celui-ci. Sans l’ombre d’un doute.
Alors qu’un peu plus de la moitié de la saison a été jouée, les Cavaliers et le Thunder jouent les premiers rôles dans leurs conférences respectives. Cleveland reste l’immense favori pour représenter, pour la troisième année consécutive, la conférence Est lors des NBA Finals en juin prochain. Et ce malgré l’ambiance pesante du moment qui règne au sein du club (plus là-dessus dans quelques instants) suite aux récents tweets de LeBron James. Le Thunder a démarré l’année de belle manière malgré le départ de Kevin Durant, et devrait se qualifier sans trop de difficultés pour les phases finales pour la septième fois sur ces huit dernières saisons. Une qualification rendue possible par la volonté d’un seul homme qui est en passe de réaliser une prouesse surhumaine pas vue depuis cinquante-cinq ans en NBA, à savoir monsieur Triple-Double, aka The Brodie, Russell Westbrook.
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Ce qu’il faut savoir sur le Thunder d’Oklahoma City
J’espère que vos yeux sont bien ouverts. Car ce qu’est en train de réaliser Russell Westbrook depuis le début de la saison est juste… les mots manquent, honnêtement, pour décrire les performances que ce joueur offre chaque soir. Mercredi dernier, il a enregistré son 23e Triple-Double de la saison lors de la 46e rencontre de la saison face aux Pelicans. Soit un Triple-Double tous les 2 matchs. Une folie. Il en a profité pour déloger Larry Bird de la 5e place au classement du plus grand nombre de Triple-Double en carrière avec 60 occurrences. Prochaine victime sur la liste ? Wilt Chamberlain et ses 78 Triple-Doubles. Un chiffre qu’il pourrait atteindre dès cette saison s’il continue à ce rythme (la blessure d’Enes Kanter hier soir face à Dallas va obliger Russ à prendre encore plus de responsabilités, si cela est humainement possible).
Passé la moitié de la saison, Russell Westbrook tourne avec un Triple-Double EN MOYENNE (!!!), un exploit dont la ligue n’avait plus entendu parler depuis la saison 1961-1962 et un certain Oscar Robertson qui, pour infos, compilera pas moins de 41 Triple-Doubles. Aujourd’hui, le Big O est en passe d’être rejoint par le meneur de jeu du Thunder dans les livres d’histoire. Un exploit que peu de monde aurait cru possible il y a encore quelques mois. Désormais, le site ESPN s’amuse à tenir la comptabilité de sa course folle vers l’immortalité basketballistique. Selon la méthode de calcul de Kevin Pelton, Russell avait 68% de chance mercredi dernier de terminer sa saison avec un Triple-Double en moyenne (voir la version actualisée ici).
Le mieux dans cette histoire, c’est que les performances de Russell Westbrook sont également synonymes de victoires pour son équipe. Toujours selon ESPN, le Thunder remporte plus de 78% des rencontres ponctuées par un Triple-Double de Westbrook. Il est également un des joueurs les plus décisifs de la ligue (Utah en a fait récemment les frais) avec 151 points inscrits dans les 5 dernières minutes d’un match à cinq minutes de la fin avec un écart inférieur ou supérieur à cinq points. La débauche d’énergie dont est capable ce joueur est presque irréelle. Il est le premier de la NBA en termes d’usage (USG%), et ce de manière assez franche. Russell est également devant James Harden en termes de % de passes décisives distribuées par match (bien qu’Harden tourne avec une moyenne supérieure). A Oklahoma City, rien ne se passe sans Westbrook. Et c’est aussi là la faiblesse majeure de l’équipe.
Si vous parvenez à limiter son impact sur la rencontre (bonne chance avec ça), il y a une forte probablité qu’OKC s’incline. Ce qui est un problème. Pas forcément au mois de janvier où les matches s’enchaînent à un rythme effréné. Mais pendant les playoffs, l’adversaire d’OKC (prions pour un premier tour face aux Rockets) sera en mesure de programmer sa défense avec l’objectif principal d’obliger les coéquipiers de Russell Westbrook à faire la différence. Et quand une équipe repose sur les épaules d’un seul homme, l’issue n’est jamais favorable. Même un joueur de la stature de LeBron James a été confronté à cette dure réalité lors de ses premières années à Cleveland.
En attendant, quel plaisir de voir Westbrook écrire l’histoire match après match. Et il est temps que les fans de la balle orange réalisent l’incroyable joueur qu’il est (ce n’est malheureusement pas le cas de tout le monde comme l’ont prouvés les votes pour All-Star Game).
Ce qu’il faut savoir sur les Cavaliers de Cleveland
Cinq matches, quatre défaites. C’est le triste bilan des deux dernières semaines pour les Cavaliers commencées avec une gifle des Warriors, une lutte acharnée en prolongation face aux Spurs, une mauvaise surprise face à des Pelicans pourtant privés d’Anthony Davis, et une prolongation bâclée contre les Kings de DeMarcus Cousins (Cleveland joue ce vendredi face aux Nets, ndlr). En 2017, le bilan de Cleveland est négatif avec 5 victoires et 7 défaites.
Et forcément, il n’en fallait pas plus pour que les médias américains s’affolent en s’interrogent sur la forme actuelle des champions en titre. Pour pimenter le tout, LeBron James a cru bon de partager ses frustrations sur son compte Twitter (ce qu’il a déjà fait par le passé, et on connaît la suite) en pointant du doigt les faiblesses de l’effectif et le supposé manque d’engagement de la part de la direction.
I not mad or upset at management cause Griff and staff have done a great job, I just feel we still need to improve in order to repeat...
— LeBron James (@KingJames) 24 janvier 2017
if that's what we wanna do.
— LeBron James (@KingJames) 24 janvier 2017
"Je ne suis pas fâché ou en colère contre la direction car David Griffin (le général manager de la franchise, ndlr) et son staff ont fait du beau boulot, je trouve juste que nous devons nous améliorer pour défendre notre titre... Si c'est ce que nous souhaitons faire".
Selon le journaliste Brian Windhorst, cette sortie sur le célèbre réseau social n’a pas du tout été du goût de Dan Gilbert, le propriétaire du club, qui va débourser la modique somme de 127,6 millions de dollars (près de 119,5 millions d’euros) en salaires pour les joueurs cette saison, auxquels il faut ajouter 27 millions de dollars (25,3 millions d’euros) en taxes pour dépassement de la masse salariale autorisée. Résultat, il y a une ambiance de crise qui règne actuellement au sein du club, et une tension palpable entre James et les dirigeants. Mais ceux qui suivent la carrière de LeBron James savent que le joueur est coutumier de ce genre de comportement. Et qu’au final, il devrait finir par rentrer dans le rang au moment voulu.
Le fait est que LeBron James sait que son équipe n’est, pour le moment, pas tout à fait au niveau pour avoir une chance de remporter à nouveau le championnat. Défensivement, les Cavaliers sont à la traîne (17e en Defensive Rating) et le banc manque clairement de peps (19e en Net Rating). Le recrutement de Kyle Korver est une bonne chose, mais les Cavaliers affichaient déjà une efficacité insolente à trois points avant sa venue, et cela ne répond pas vraiment aux besoins actuels de l’équipe. LeBron James le sait, et à fait clairement comprendre qu’il souhaite voir arriver un meneur de jeu de qualité (Dellavedova manque cruellement à cette équipe, si je puis me permettre) capable de distribuer le jeu et de planter des tirs longue distance. Mais ce type de joueur ne serait pas facile à trouver à un prix raisonnable d’ici la date limite des transferts.
Que les fans des Cavaliers se rassurent, cela ne devrait pas les empêcher de s’imposer à l’Est pendant les playoffs (le retour de J.R. Smith fera beaucoup de bien également). Sauf si Toronto parvient à acquérir un joueur majeur, sans sacrifier le noyau dur de son effectif, d’ici la mi-février. Et encore. LeBron James sait qu’il peut compter sur Kyrie Irving et Kevin Love (qui est discrètement un des cinq joueurs de la ligue à tourner à au moins 20 points et 10 rebonds en moyenne sur la saison) pour l’épauler dans les moments difficiles. L’an dernier, les Cavaliers traversaient une période de trouble à peu près similaire où tout le monde questionnait leur capacité à battre les invincibles (en apparence) Warriors. David Blatt, le coach, fut sacrifié. Puis vint le mois de juin, avec The Block, The Shot et The Stop, et la consécration.
Le Roi James met la pression sur la direction, cela ne fait aucun doute. Mais sa stratégie n’est pas de créer un climat de tension, mais plutôt de réveiller ses troupes, et pourquoi pas, forcer les dirigeants à recruter un joueur qui leur permettra d’aborder les NBA Finals de juin prochain avec un peu plus de sérénité. LeBron James est le joueur le plus influent de la ligue. Et les dirigeants de Cavaliers le savent mieux que quiconque.
Oklahoma City Thunder @ Cleveland Cavaliers, dimanche en direct à 21h30, sur beIN Sports et NBA League Pass.