Suite aux attentats perpétrés vendredi soir, les professionnels du tourisme se réuniront mercredi afin de mesurer les impacts sur le tourisme à Paris. Une baisse de la fréquentation à court terme devrait être à prévoir.
"Passé l'effroi, l'heure est désormais à la mobilisation de tous les professionnels du tourisme. Paris, première destination touristique, rayonne dans le monde grâce à son ouverture d'esprit, ses cafés, ses quartiers vivants et populaires. Cela continuera!" a déclaré lundi le directeur général du comité régional du Tourisme Paris Ile-de-France dans un communiqué.
A l'initiative du Comité et de l'office du tourisme de Paris, les musées, monuments, hôtels, grands magasins, cabarets, parcs d'attractions et excursionnistes se mobilisent pour analyser les conséquences à court et long termes des attentats sur la fréquentation touristique et étudier les mesures à mettre en place.
Dès demain, l'ensemble des activités touristiques revient à la normale. Malgré les milliers de messages de soutien, leur fréquentation ne devrait pas retrouver tout de suite leur cours habituel.
Des annulations mais pas de panique
S'il est encore trop tôt pour tirer des conclusions, aucun sentiment de panique de la part des touristes ou opérateurs à l'étranger n'a été constaté. "Il y a évidemment des annulations, mais les opérateurs sont plus dans une situation d'attente", souligne François Navarro. Les jours qui suivent les situations de crises, l'impact est réel. "Les gens qui avaient prévu de venir annulent et ceux qui sont là raccourcissent leur séjour", note ce dernier.
Toutefois, entre samedi et dimanche, les compagnies aériennes n'avaient pas constaté de départs précipités ou d'annulation en cascade. Plusieurs compagnies aériennes ont cependant assoupli leurs conditions de réservation, proposant des échanges et modifications sans frais. Dans ce contexte, la première mesure que prendront les professionnels du tourisme est d'informer avec précision ceux qui programment la destination.
Un nouveau coup dur pour le tourisme après l'attentat de Charlie Hebdo
Dix mois après l'attaque de Charlie hebdo, ces nouveaux attentats ciblant cette fois la population civile pourrait prendre une autre dimension. Suite à l'attentat ciblé du journal satirique, la fréquentation touristique de janvier à mars, période peu propice au tourisme selon François Navarro, avait connu un ralentissement mais pas un arrêt.
"L'ensemble de Paris est en plan vigipirate élevé et nous vivons avec cela depuis Charlie", souligne François Navarro. Une situation qui n'a pas empêché Paris de voir sa fréquentation touristique augmenter en 2015 (chiffre des deux premiers trimestres), notant une progression de 3 % de la clientèle française et 2 % de la clientèle internationale.
La situation pourrait s'avérer cette fois différente. A quelques semaines des fêtes de Noël, une baisse de fréquentation des grands magasins très prisés des touristes étrangers mais aussi des hôtels qui connaissent une forte activité à cette période pourrait être à prévoir et auraient des conséquences financières plus marquées.
Certains touristes pourraient enfin être plus réticents que d'autres à voyager à Paris. Selon la nationalité, plusieurs facteurs peuvent réellement freiner les intentions de départ. "Pour la clientèle asiatique la question de la sécurité est un sujet très sensible", précise François Navarro. En 2015, les touristes japonais, par exemple, ont ainsi été moins nombreux que les années précédentes.