L’Institut Reuters pour l’étude du journalisme a publié son rapport annuel ce lundi sur l’information numérique, dévoilant les réseaux sociaux les plus populaires dans le monde pour accéder à l’information.
Quels sont les réseaux sociaux qui concurrencent les médias traditionnels ? Le rapport annuel sur l'information numérique de l'Institut Reuters pour l'étude du journalisme, publié ce lundi 17 juin, dévoile les réseaux sociaux les plus utilisés dans le monde pour s'informer.
Ils sont aujourd’hui la principale source d’information en ligne. Les réseaux sociaux devancent les moteurs de recherche et les applications de médias.
Bien que Facebook conserve son titre de réseau social le plus employé pour s’informer, il perd du terrain, et ce, particulièrement en Europe, aux Etats-Unis, en Australie, au Japon et au Brésil. Alors qu’il avait atteint son taux record en 2016 avec 42% dans cette zone, il a depuis perdu 16 points avec un taux de 26%.
La grande gagnante de ce classement est en réalité l’information par la vidéo, ce qui s’incarne dans la performance de YouTube qui continue sa lente mais constante progression avec un taux de 22% en 2024. Nic Newman, directeur de l’étude, explique ce succès de la vidéo dans les habitudes informationnelles : «Les consommateurs adoptent la vidéo parce qu’elle est facile d’emploi et qu’elle offre un large éventail de contenus pertinents et attrayants».
la discussion en ligne, source d'information émergente
La troisième place du podium est occupée par la messagerie instantanée chiffrée WhatsApp qui se stabilise à 16%, le même taux qu’en 2023. Si cette performance peut paraître curieuse en ce que ce réseau social semble d’abord destiné à échanger, il est une source d’information importante car ses utilisateurs s’envoient des articles, vidéos et liens renvoyant à un autre réseau social. Plus récemment, les médias reconnus peuvent également avoir leur propre chaîne sur ce canal, comme c'est le cas de CNEWS.
La plate-forme de partage de photos Instagram constitue le réseau social réalisant l’ascension la plus impressionnante en passant de 6% en 2018 à 15% cette année. L’écart est ensuite plus important : le taux obtenu par Twitter est de 11%. Si cette performance ne semble pas constituer un succès car le score est identique depuis quatre ans, elle est tout de même à saluer puisque cette stabilité n’était pas assurée en raison des nombreux changements apportés au réseau social depuis son rachat par Elon Musk en 2022.
L’outsider qu’est le réseau TikTok réalise quant à lui l’exploit d’obtenir le taux de 8% cette année, alors que seul 1% des sondés utilisait l’application de l’entreprise chinoise ByteDance pour s’informer en 2020. Un résultat qui s'explique par l'adoption massive de ce réseau durant le Covid la même année et dont le nombre d'abonnés ne cesse de croître depuis.
La fin des médias traditionnels ?
Une percée des réseaux qui met aussi en cause l'usage des médias traditionnels. Un chiffre invite à aller dans ce sens : Hugo Décrypte a été davantage mentionné par les sondés que Le Monde, Le Figaro et Libération réunis. «Cet écosystème de plates-formes plus complexe, la fin des renvois massifs par les réseaux sociaux et la concurrence croissante pour attirer l’attention, signifient que les journalistes et les éditeurs devront travailler beaucoup, beaucoup plus dur pour gagner l’attention du public, sans parler de le convaincre de payer pour l’information», alerte Rasmus Nielsen, co-directeur de l’institut.