À partir du mois de mars prochain, Apple autorisera l’utilisation d’autres services d’applications sur ses appareils achetés au sein de l’Union européenne. Voici ce qui va changer.
Une véritable révolution se prépare, mais seuls les Européens en seront témoins. Les propriétaires d'iPhone auront la possibilité de télécharger des applications qui ne font pas partie de l’App Store d'Apple. Cette décision répond à l'entrée en vigueur de la nouvelle réglementation européenne concernant les marchés numériques.
Depuis Cupertino, en Californie, Apple a annoncé jeudi 25 janvier à l’agence de presse allemande DPA que les utilisateurs d’un iPhone au sein de l’Union européenne pourront télécharger des applications à partir de marchés d’applications alternatifs, en plus de l’App Store. Pour utiliser ces nouvelles disponibilités, les propriétaires des téléphones vendus par Apple vont devoir attendre le mois de mars et la mise en place de la dernière version du système d’exploitation iOS 17.4.
Ainsi, les utilisateurs d’iPhone pourront choisir des applications qui ne sont pas tributaires d’Apple, mais qui auront tout de même été vérifiées par la multinationale américaine. Par exemple, en ouvrant Safari après la sortie de la version 17.4 d’iOS, il sera possible de choisir un navigateur concurrent par défaut. Jusqu’à présent, il fallait aller dans les réglages pour procéder à cette modification.
«Un grand danger pour la sécurité et la protection des données»
Dans sa loi sur les marchés numériques (Digital Markets Act), l’Union européenne accusait Apple de créer un monopole et de ne donner à sa clientèle et aux développeurs d’autres choix que de passer par ses propres canaux. Cette décision de la part d’Apple intervient donc alors que le DMA entre en vigueur dès le 7 mars prochain. Ces changements sont assortis de nouvelles conditions tarifaires pour les développeurs.
«Les changements que nous annonçons aujourd’hui sont conformes aux exigences de la loi sur les marchés numériques de l’Union européenne, tout en contribuant à protéger les utilisateurs de l’UE contre les inévitables menaces accrues en matière de confidentialité et de sécurité que cette réglementation entraîne», a expliqué le vice-président marketing d’Apple, Phil Schiller lors d'un entretien avec l'agence de presse allemande.
Cette mise à jour met à mal l'un des principaux arguments marketing du géant américain, la sécurité. «Si n'importe quel site web peut permettre de télécharger des applications sur l'appareil, cela représente un grand danger pour la sécurité et la protection des données des utilisateurs», a justifié le dirigeant.
Apple, mais aussi Alphabet (Google), Amazon, Meta (Facebook, Instagram), Microsoft et ByteDance (TikTok) seront soumis au DMA en mars prochain. Les entreprises en infraction s’exposeront à des amendes qui pourront atteindre jusqu’à 20% de leur chiffre d’affaires mondial en cas de récidive, voire à des mesures de démantèlement.