Déjà principal actionnaire de Twitter avec un peu plus de 9 % de son capital, Elon Musk veut désormais s'emparer de l'intégralité de l'entreprise et la retirer de Wall Street. Une offre non-négociable.
«Je propose d'acheter 100 % de Twitter au prix de 54,20 dollars (50,15 euros) par action en numéraire», a indiqué le patron de Tesla dans une lettre adressée au président du conseil d'administration de Twitter Bret Taylor et publiée dans un document transmis mercredi 13 avril au gendarme boursier américain, la SEC.
Le prix proposé par le milliardaire valoriserait Twitter à 43,4 milliards de dollars (environ 40 milliards d'euros), contre environ 37 milliards à l'heure actuelle (environ 34 milliards d'euros).
Cette proposition, précise le dirigeant d'origine sud-africaine, est «sa meilleure offre et son offre finale». En cas de refus, il menace de «réexaminer sa position d'actionnaire» au sein du site de microblogs.
Twitter examine la demande
L'action de Twitter grimpait de près de 7%, à 48,88 dollars (45,23 euros), dans les échanges électroniques précédant l'ouverture de Wall Street. Le réseau social a confirmé dans un communiqué avoir reçu «l'offre non sollicitée et non contraignante d'Elon Musk d'acquérir l'ensemble des actions ordinaires en circulation de l'entreprise au prix de 54,20 dollars en numéraire».
«Le conseil d'administration de Twitter va examiner avec attention l'offre pour déterminer la ligne de conduite qu'il estime servir au mieux les intérêts de l'entreprise et de tous les actionnaires de Twitter», a ajouté le groupe. Le patron de Tesla, Elon Musk, a indiqué jeudi 21 avril qu'il envisageait de passer directement par les actionnaires de Twitter pour racheter le réseau social et a dit avoir sécurisé près de 46,5 milliards de dollars pour financer cette transaction.
Dans un document déposé auprès du gendarme boursier américain (SEC) Elon Musk a affirmé qu'il disposait d'engagements de la banque Morgan Stanley pour contracter deux prêts, l'un de 13 milliards de dollars et un autre de 12,5 milliards.
Une liberté d’expression menacée
Dans son courrier à Bret Taylor, Elon Musk affirme avoir investi dans la plate-forme en raison du rôle majeur qu'elle joue en faveur de «la liberté d'expression à travers la planète» qui est, selon lui, «un impératif sociétal d'une démocratie fonctionnelle».
«Toutefois, depuis que j'ai réalisé mon investissement, je me suis rendu compte que l'entreprise ne prospérerait pas et ne servirait pas son impératif sociétal sous sa forme actuelle», estime-t-il. «Twitter a un potentiel extraordinaire. Je vais le débloquer», a-t-il promis. Selon Forbes, la fortune personnelle du patron de Tesla est estimée à près de 274 milliards de dollars (environ 253 milliards d'euros), ce qui fait de lui l'homme le plus riche du monde.
Le multimilliardaire a également prévu de consacrer 21 milliards de dollars de sa fortune personnelle pour mener à bien l'opération. Le conseil d'administration de Twitter s'est opposé à l'acquisition en adoptant une clause dite de la "pilule empoisonnée" pour rendre le rachat plus difficile.
Avec cette clause, tous les actionnaires autres qu'Elon Musk pourraient acheter des actions à moitié prix dès que le patron de Tesla aura, au minimum, atteint 15% du capital de Twitter en bourse, ce qui augmenterait le nombre de titres en circulation et diluerait le poids de l'insatiable milliardaire.