Dans la mouvance des jeux dits «exigeants», Returnal propulse le joueur dans un univers SF mystérieux où la mort guette à chaque instant. Eprouvant et grisant à la fois…
Tout commence par un crash. Celui de Selene et de son vaisseau spatial Hélios, quelque part sur l’étrange exoplanète Atropos. Le point de départ d’une aventure qui prend la forme jeu d’action mâtinée de thriller de science-fiction. Le site de ce crash n’aura très vite plus aucun secret pour le joueur qui va y retourner encore et encore, inlassablement, pour mieux repartir explorer la mystérieuse planète.
Car, comme cette exclusivité PlayStation 5 le laisse (aussi) sous-entendre on revient très souvent, après chaque trépas, à ce point de départ. Returnal suit la tendance de ces titres où l’on meurt à répétition.
Impossible de ne pas songer aux productions de From Software, Sekiro : Shadows Die Twice en tête ou bien encore aux deux Nioh de la Team Ninja. Pourtant, ce titre n’a pas été conçu par une équipe japonaise, contrairement à ces autres jeux, mais par les Finlandais de Housemarque, experts des jeux de tirs tendance shoot them up. On leur doit des réalisations comme Dead Nation, Resogun ou encore Matterfall. Avec Returnal, le studio passe au TPS (third person shooter) pour une aventure particulièrement éprouvante et en cela très tendance.
Un faux pas et retour à la case départ
Selene se retrouve dans un monde hostile. Dans des niveaux générés aléatoirement après chaque décès (l’inspiration rogue lite du titre), notre héroïne doit se frayer un chemin au cœur d’environnements hostiles. Pour cela, elle use de pistolets, fusils d’assaut, etc. ou d’une espèce de sabre laser pour le corps-à-corps.
Les affrontements, nombreux, sont nerveux et rapides. C’est un peu Sekiro dans l’espace. On est loin de la lourdeur d’un Dark Souls. Il faut tirer, esquiver (dasher), tirer, sauter, dasher… avec, parfois, une précision millimétrée. Ces séquences d’action nécessitent une application et une implication de chaque instant. Un faux pas, et c’est la mort… et le retour à la case départ.
Si la patience et la persévérance ne sont pas votre fort, passez vite votre chemin. J’avoue, je me suis agacé plus d’une fois en mourant, décédant et trépassant encore. Je songeais, jaloux, à ces lascars qui parviennent à terminer Bloodborne ou Dark Souls Remastered en une trentaine de minutes.
Il suffit parfois d’un saut approximatif pour tomber dans le vide ou prendre de plein fouet une attaque fatale. Mais le jeu en vaut la chandelle. A travers six environnements différents on découvre une faune aussi exotique que létale. Le jeu invite le joueur à fureter, explorer pour mieux s’équiper.
Il faut ainsi risquer de livrer des combats supplémentaires dans l’espoir de dénicher des armes ou bonus grâce auxquels les affrontements suivants seront plus simples. Face à ces cohortes de créatures, mieux vaut disposer du bon arsenal. On songe d'ailleurs à Alien ou bien Edge of Tomorow face à ces monstres tentaculaires qui se faufilent dans l’ombre.
Un univers SF fascinant
Returnal met en scène un univers SF fascinant alors qu’au-delà des seules séquences d’action épiques et éprouvantes, il déroule une histoire mystérieuse elle aussi captivante aux accents de thriller. Que fait Selene sur cette planète ? Pourquoi et comment sa propre maison se retrouve-t-elle ici ? Devient-elle folle ? Imagine-t-elle toute cette aventure ? Il faudra, avant d’avoir les réponses à ces questions, enquêter et surtout décéder à de très nombreuses reprises. Le prix à payer pour connaître le fin mot de l’histoire.
Aventure aux inspirations multiples, Returnal parvient à faire la démonstration de sa propre singularité. Difficile, dur mais juste, le titre d’Housemarque propose un challenge vite grisant pour peu qu’on parvienne à s’accrocher et à recommencer et recommencer encore le même passage, le même combat… Jusqu’à atteindre une espèce de perfection salvatrice.
Returnal, Sony, le 30 avril sur PS5.