Comme chaque année, Call of Duty propose une toute nouvelle aventure. Nous avons pu mettre en avant-première la main sur le jeu afin de le tester de fond en comble. Notre verdict sur la campagne.
C’est sur les accords de guitare cultes du Spirit in the Sky de Norman Greenbaum que s’ouvre la campagne de ce nouveau Call of Duty : Black Ops Cold War. Le ton est donné.
Direction les années 1980 entre Berlin est et Berlin ouest, en URSS, en Turquie, à Cuba avec quelques virées en 1968 du côté du Vietnam. Une fois encore, la campagne de Call of Duty nous fait voyager, dans un contexte de Guerre Froide. On aperçoit ici ou là Brejnev, Gorbachev ou encore Reagan. Si ces noms ne vous disent rien 1) vous avez sans doute moins de 25 ans et 2) il serait temps de bosser un peu à l’école. Bref.
Ici, CIA, KGB et MI6 s’affrontent dans le plus grand secret. Dans la peau d’Alex Masson, personnage récurrent de la série Black Ops, ou d’un personnage taillé sur mesure (une première dans un Call of Duty), on enchaîne donc les missions qui sont autant d’occasion d’éliminer son prochain en toute virtuosité. A l’exception d’une mission d’infiltration, on enchaîne les niveaux en arrosant copieusement du « coco », du « viet », de l’agent de la Stasi, qui endossaient le rôle des «vilains» d'une époque révolue.
Ce Call of Duty reste fidèle à l’ADN de la saga en introduisant quelques nouveautés. Ainsi, la possibilité à certains moments de choisir une réponse, une attitude. Épargnerez-vous cet homme ? L’abattrez-vous froidement ? Des choix qui auront un impact (somme toute modéré) sur le récit. On s’étonne d’ailleurs que cette mécanique de jeu ne soit pas plus exploitée. On compte une demi-douzaine de choix à opérer tout au long de l’aventure. Pas plus.
Trop peu de missions secondaires
Chiche encore les missions annexes présentées comme une des nouveautés de cet opus. Là encore, l’idée de venir enrichir la trame principale avec des quêtes secondaires dévoilant un peu plus du background était bonne.
Pourquoi se limiter à deux missions uniquement ? Manque de temps ? D’ambition ? On se souvient que l’épisode Black Ops IV avait tout simplement zappé la case « campagne ». On nous expliquait alors à l’époque que personne n’y jouait, et que cela coûtait cher à produire pour au final une minorité de joueurs. Ça n’est que cette année qu’on a pu apprendre que cette campagne avait pourtant été belle et bien prévue.
Si aujourd’hui le jeu multijoueur en ligne constitue le cœur de l’expérience Call of Duty, tout le monde n’est pas forcément adepte de ces joutes connectées survoltées. Pour certain(e)s trentenaires ou quadragénaires, se retrouver lâchés au milieu de hordes d’adolescents déchaînés ponctuant chacune leur phrase par des inslutes, est une épreuve traumatisante bien plus qu’une partie de plaisir. Mais je ne juge pas, à chacun son trip.
La campagne fait ici office de mise en bouche pour le multijoueur.
Pourtant, l’an passé encore, Call of Duty Modern Warfare brillait par sa campagne, intelligente aussi bien dans le fond que dans la forme. L’expérience, intense, originale était mémorable. Là encore Cold War peine à faire varier son game design. En dehors des pures phases de shootings, comptez une classique phase en hélicoptère en plein Vietnam et une autre, plus originale, d’infiltration au sein du KGB. C’est peu.
Une campagne d'environ six heures
Comme dirait Mamie Charlotte, ce Call of Duty Black Ops Cold War a comme un goût de «pas assez». Comptez environ six heures pour voir le bout de cette campagne dont l’intrigue reste fidèle à la série Black Ops, et donc sans surprise, sur le thème de la manipulation mentale (on n’en dira pas plus pour ne pas vous spoiler). La campagne fait ici office de mise en bouche pour des modes de jeu multijoueur qui proposent quant à eux un contenu plutôt dense.
Côté technique, impossible de ne pas avoir l’impression que le Modern Warfare de l’an passé était plus abouti. Difficile aussi de voir la différence entre les versions PlayStation 4 et PlayStation 5 que nous avons pu essayer en avant-première pour cette nouvelle itération de CoD. Ce Cold War sur lequel ont pourtant travaillé une demi-douzaine de studios (Treyarch, Raven Software, Beenox…) – un record pour la saga – ne capitalise pas sur sa campagne qui peine à briller et ne constitue pas une motivation d’achat.
Le plaisir de ce nouvel opus est ailleurs et, comme souvent ces dernières années, dans les affrontements en ligne avec d’autres joueurs. Peut-être, pour les plus réfractaires, l’occasion de s’y mettre, surtout en période de confinement ? Sans être le plus mémorable, ce nouvel épisode de la célèbre série de FPS devrait à n’en pas douter se hisser dans le top des meilleures ventes. Sans doute le charme indémodable des classiques.
Call of Duty : Black Ops Cold War, Activision, sur Xbox One, Xbox Series X et S, PS4, PS5 et PC.