Tim Berners-Lee, créateur du Web, le système qui permet de naviguer sur Internet de pages en pages en cliquant sur des liens, a affirmé dans un texte publié le jeudi 12 mars, que son invention était discriminatoire envers les femmes.
«Le Web ne fonctionne pas comme il se doit pour les femmes et les jeunes filles», affirme l'informaticien britannique. Tim Berners-Lee précise dans le texte publié sur le site de la World Wide Web foundation, son organisme qui promeut un Web ouvert, que la gent féminine «de couleur, issues des communautés LGBTQ+ et d'autres groupes minoritaires» est particulièrement touchée par ces violences en ligne.
Il relève trois constats, le premier étant que la majorité des femmes dans le monde ne sont toujours pas connectées à Internet, faute de revenus, de ressources ou de compétences. Le deuxième souligne que de nombreux internautes jugent le Web pas suffisamment sûr. Selon des recherches menées par la World Wide Web foundation et l'Association mondiale des guides et éclaireuses, plus de la moitié des jeunes femmes interrogées ont été victimes de violences en ligne.
Enfin, le troisième sujet pointé du doigt par Tim Berners-Lee déplore d'autres formes de discrimination en ligne, notamment à cause des systèmes d'intelligence artificielle. En 2018, un outil de recrutement automatisé a été abandonné car, s'appuyant sur des données historiques selon lesquelles les postes majeurs avaient principalement été occupés par des hommes, il sous-sélectionnait systématiquement les femmes.
une priorité pour la web foundation
Un constat préoccupant lorsqu'il le compare aux «grands progrès en matière d'égalité de genre» faits dans le monde. Pour lutter contre cette discrimination, il appelle à l'action tous ceux qui façonnent la technologie, «des ingénieurs et PDG aux universitaires et fonctionnaires». Quant à la World Wide Web foundation, il affirme que la lutte contre les inégalités de genre sera une priorité essentielle.