Le rap, le mouvement musical le plus populaire en France, mais aussi le plus décrié. Les rappeurs font souvent les gros titres avec leur dérapages. Ils sont les mauvais garçons de la scène musicale française.
Au début des années 1990 débarquent les rappeurs. Ils émergent chez nous à coup de punchlines : des textes incisifs et sans concessions. Sous perfusion de hip-hop américain, les groupes comme IAM et NTM font de leur rivalité un art et un moteur créatif. Ils reprennent les codes du clash : une joute verbale made in USA, par chanson interposée.
Mais très vite les choses dérapent, la rivalité musicale devient verbale, puis frontale sur fond de football. Comme un soir d'été 1991, en coulisse d'un festival à Vitrolles, où le concert de IAM, groupe de Marseille, se termine en bagarre avec les fans de NTM, venus de Paris.
Au tournant des années 2000, pour certains, la violence devient un fond de commerce. Le rappeur Rohff s'abonne à la rubrique faits divers. En 2007, il mène avec le rappeur Kerry James une expédition punitive contre un autre rappeur, MC Jean Gab'1. Ils lui reprochent de les avoir insultés dans l'une de ses chansons.
Sept ans plus tard, Rohff toujours, s'attaque cette fois-ci à Booba. D'abord à coup de punchlines cantonnées aux réseaux sociaux. Mais la rivalité dérape. Rohff attaque l'un des vendeurs d'une boutique parisienne de la marque de vêtements de Booba. Il est condamné à 5 ans de prison ferme. Le rappeur a choisi de faire appel.
Cette altercation a mis fin à la carrière de Rohff, Mais pas à celle de Booba. Habitué aux sorties insultantes, notamment sur les réseaux sociaux, l'auto-proclamé duc de Boulogne risque à son tour la prison après sa bagarre avec le rappeur Kaaris, à l'aéroport d'Orly. Une bagarre qui n'a pas dopé leurs ventes de singles. Même si, sur le ring commercial, Booba, avec son dernier album, reste loin devant son adversaire.