Leur bataille rangée avait transformé un hall de l'aéroport d'Orly en arène début août et retardé plusieurs vols : Booba et Kaaris, ennemis jurés du rap français, sont jugés jeudi à Créteil pour une rixe qui leur a déjà valu trois semaines de prison.
Libérés fin août, ils comparaissent devant le tribunal correctionnel qui avait ordonné leur placement en détention provisoire. Neuf membres de leurs clans respectifs impliqués dans la rixe sont également poursuivis pour violences aggravées et vols en réunion. Tous risquent jusqu'à dix ans de prison.
Depuis leur libération, Booba, de son vrai nom Elie Yaffa, et Okou Gnakouri, alias Kaaris, ont versé chacun une caution de 30.000 euros, ont interdiction de quitter la France et se tiennent à carreau.
Kaaris est arrivé au tribunal peu avant 13h, suivi quelques mètres plus loin par Booba, l'air détendu. Ils n'ont fait aucun commentaire.
Star du rap hexagonal, Booba a promis un comportement «irréprochable». Installé à Miami, l'autoproclamé «duc de Boulogne», 41 ans, n'a pas revu ses deux enfants depuis début août. Et connaît le prix de la prison: il y a passé dix-huit mois à la fin des années 90, pour avoir braqué un chauffeur de taxi.
«Quand ils verrouillent ta cellule, tu te sens comme une merde. Ce sentiment d'impuissance c'est très fort. (...) Un jour, j'en parlerai à mes enfants», confiait-il en juin au Monde, en évoquant cet épisode. De son côté, Kaaris a vécu sa détention provisoire comme «une injustice», explique à l'AFP son avocat David-Olivier Kaminski. À 38 ans, le rappeur de Sevran (Seine-Saint-Denis) soigne désormais son image de père de famille, en s'affichant avec sa fille sur Instagram.
Face aux enquêteurs, les deux anciens complices devenus rivaux avaient joué la carte de la «légitime défense» pour justifier leur coup de sang du 1er août.