Ouverte depuis 2002, Afriski est la seule piste du sud du continent au Lesotho. Une bande d'un kilomètre de poudre artificielle sur fond de montagne dépourvue de végétation.
«Personne ne s’y attend, on est au milieu du continent africain et personne ne peut s’imaginer skier ou snowborder ici», s’est étonné un touriste interrogé par CNEWS. Ouvert depuis 2002 dans les montagnes Maluti (nord-est), le site accueille des visiteurs venus de toute l’Afrique et de l’Afrique du Sud voisine.
Le passe à la journée coûte l’équivalent de 60 euros dans un pays où le salaire moyen se situe entre 200 et 400 euros par mois. Si des moniteurs viennent de France ou des Etats-Unis en raison du prix moins élevé qu'en Europe, Afriski cible des clients locaux.
Le site, peut en l'absence de chutes de neige, à l'exception de quelques semaines par an, fonctionner grâce aux canons et températures négatives.
La station menacée
Toutefois, des frais de fonctionnement très hauts pourraient mettre l’activité d’Afriski en péril. En 2023, elle avait été contrainte de fermer en raison de coupure d’électricité et autres obstacles logistiques. Produire la poudreuse en période de sécheresse peut en effet s’avérer fatal.
«Nous n’avons pas de financement», a déploré Shayne Murray, directeur de l’école de ski au micro de CNEWS. «Nous devons faire en sorte que cette entreprise fonctionne toute seule. L’électricité est très chère, il arrive donc que nous n’arrivons pas à payer la facture du mois», a-t-il ajouté.
Hors saison, Afriski accueille des conférences et des stages de formation d'équipes pour joindre les deux bouts, explique son directeur général, Theo Ferreira. L'entreprise est actuellement stable, mais «il serait sans doute bon de trouver quelques sponsors», a-t-il assuré à l’AFP.
L'eau pour alimenter les canons provient de huit retenues voisines. Mais personne ne semble particulièrement préoccupé par la facture environnementale d'une telle opération, alors que la région subit depuis plusieurs mois une sécheresse sévère liée au phénomène El Nino.
