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Les associations d'aide aux migrants dans le viseur de Bruno Retailleau

Dans un entretien accordé au Figaro Magazine le 3 octobre dernier, Bruno Retailleau s’en est pris aux associations d’aide aux migrants. Selon lui, leurs missions au sein des centres de rétention administrative (CRA), relèvent plutôt de l'État.

Dans le sillage du viol et de la mort de Philippine, Bruno Retailleau entend faire plusieurs propositions de loi pour réformer le système de l’immigration française. Dans un entretien accordé au Figaro Magazine le 3 octobre dernier, le ministre de l’Intérieur s'est donc attaqué aux associations qui travaillent au sein des centres de rétention administrative (CRA). 

La CIMADE, France terre d'asile, l'ASSFAM Groupe SOS Solidarités, Forum réfugiés et Solidarité Mayotte, sont ainsi les cinq associations d’aide aux migrants dans le viseur de l’homme politique. 

«Je voudrais que l’Etat soit plus exigeant vis-à-vis des associations qui interviennent en CRA», a-t-il déclaré dans les pages du Figaro Magazine. «Je considère que le conseil juridique et social aux personnes retenues dans les CRA relève de l'Office Français de l'Immigration et de l'Intégration et non des associations qui sont juge et partie», a ajouté le Bruno Retailleau

En effet, ces associations se partagent la mission d'information et d'aide à l'exercice du droit des migrants en centre de rétention administrative.

«Une forme d'auto-sabotage» 

«L'État confie les étrangers qu'il souhaite éloigner à des associations dont le but affiché est d'empêcher l'exécution des lois en matière d'immigration», a expliqué à CNEWS, Nicolas Pouvreau-Monti, directeur de l’Observatoire de l’immigration et de la démographie. «Donc il y a une forme d'auto-sabotage de l'État quand il confie cette assistance juridique à ces associations», a-t-il ajouté. 

Des propos sur lesquels est revenu le président d'honneur de la Ligue des droits de l'Homme. «L'Office français d'immigration et d'intégration dont parle monsieur Retailleau, dépend du ministère de l'Intérieur et que lui serait effectivement jugé parti», a ainsi expliqué à CNEWS, maître Patrick Baudouin. «Comme chacun le sait, ce sont les préfets qui prennent des décisions tendant à placer les étrangers dans ces centres de rétention. Donc c'est tout l'inverse», a-t-il ajouté. 

Le locataire de la place Beauvau a fait de l'immigration depuis sa nomination, son cheval de bataille. Il a par exemple déjà fait part de son intention de rétablir un délit de séjour irrégulier ou de renforcer les contrôles aux frontières. 

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